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CŒUR d’ATHLÈTE : L’interaction critique de l’effort et de la génétique

Publié le 10 mars 2024 par Santelog @santelog
Les gènes qui codent l’hypertrophie cardiaque chez les grands sportifs induisent-ils, avec l'effort physique et son stress cardiaque, un risque accru de futurs troubles ou événements cardiaques ? (Visuel Adobe Stock 160265775) Les gènes qui codent l’hypertrophie cardiaque chez les grands sportifs induisent-ils, avec l'effort physique et son stress cardiaque, un risque accru de futurs troubles ou événements cardiaques ? (Visuel Adobe Stock 160265775)

Les gènes qui codent l’hypertrophie cardiaque chez les grands sportifs induisent-ils, avec l’effort physique et son stress cardiaque, un risque accru de futurs troubles ou événements cardiaques ? Cette étude menée par des médecins du sport et des cardiologues du Victor Chang Cardiac Research Institute (Sydney) sur ce phénomène connu sous le nom de « coeur d’athlète »,  révèle qu’un athlète sur 6 souffre en effet d’une fonction cardiaque réduite et que les facteurs génétiques sont fréquemment en cause.

Cette analyse génétique, qualifiée d’historique, répond ainsi à un débat de longue date sur la santé cardiaque des grands athlètes plus tard dans la vie, en mettant en avant une interaction spécifique, chez ces sportifs entre le stress de l’exercice, ou l’effort et les facteurs de risque génétiques.

La prédisposition génétique semble exagérément « stressée » par l’exercice

L’étude multisites Pro@Heart a recruté plus de 400 athlètes d’élite, dont des vainqueurs des plus grandes courses cyclistes. Cette analyse préliminaire des résultats des premiers 281 premiers sportifs participants, hommes et femmes, a été réalisée à l’aide des mêmes tests et des mêmes techniques d’imagerie cardiaque dans 6 villes d’Australie et de Belgique. Le constat principal est l’incidence élevée chez ces participants sportifs de haut niveau, d’une fonction cardiaque réduite et d’un « enrichissement » en gènes associés aux maladies du muscle cardiaque. Précisément,

  • 15,7 % des participants présentaient des mesures cardiaques se situant dans une fourchette normalement associée à la maladie cardiaque dont l’hypertrophie du cœur, l’arythmie cardiaque, des anomalies de la chambre ventriculaire gauche du cœur ;
  • la fonction cardiaque réduite n’a été observée que lorsque les participants étaient au repos. Lors de l’exercice, le cœur fonctionnait à des niveaux normaux, ce qui signifie que durant la pratique, le cœur restait capable d’augmenter considérablement l’action de pompage pour augmenter le débit cardiaque et répondre à l’effort ;
  • le dépistage génétique révèle que les participants ayant le risque génétique de troubles cardiaques  le plus élevé ont un risque multiplié par 11 fois de présenter une réduction de la fonction cardiaque plus tard dans la vie.

En d’autres termes, ces grands sportifs présenteraient une prédisposition génétique qui serait amplifiée par la pratique intensive d’un sport ou de l’exercice. Un constat, selon l’auteur principal, le Dr Andre la Gerche, chercheur au Victor Chang Cardiac Research Institute de Sydney, qui souligne la nécessité d’une surveillance cardiaque plus rigoureuse de ces athlètes : « Nous savons depuis longtemps que les athlètes ont un cœur très différent de celui de la population générale. L’exercice induit de profonds changements cardiaques. Le cœur est plus gros chez tous les grands sportifs, mais avec des variations considérables d’un sportif à l’autre. Nous constatons qu’1 athlète sur 6 présente une capacité de pompage cardiaque réduite et la génétique semble expliquer au moins en partie les différences ».

Garder nos athlètes en bonne santé et éviter le risque d’arrêt cardiaque soudain : il semble donc que chez ces athlètes, le dépistage génétique pourrait faire partie des examens préventifs, dans le cadre d’un suivi cardiologique rigoureux.

« Le phénomène du cœur d’athlète est connu depuis longtemps, mais cette étude révèle le rôle clé de la constitution génétique d’un athlète dans sa fonction et sa structure cardiaque. Ce que nous avons découvert, c’est que la pratique peut induire des changements bien plus profonds qu’on ne le pensait et qu’un grand nombre de ces athlètes se retrouvent effectivement avec une fonction cardiaque altérée ».

« L’exercice régulier est associé à des bienfaits évidents pour la santé. Mais il existe peut-être un petit groupe ayant une prédisposition génétique au cœur d’athlète, une complication qui peut être dangereuse à long terme en cas de poursuite de la pratique à ce niveau très élevé « .

Source: Circulation 18 Dec, 2023 Reduced Ejection Fraction in Elite Endurance Athletes – Clinical and Genetic Overlap with Dilated Cardiomyopathy (In Press) via AAAS 18 Dec, 2023 18-Dec-2023 Do genes that code athletic heart enlargement carry a risk of future heart problems?

Lire aussi : EXERCICE et SANTÉ CARDIAQUE : Cœur d’athlète et arythmies

Équipe de rédaction SantélogMar 10, 2024Équipe de rédaction Santélog

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