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Critique Ciné : The Sweet East (2024)

Publié le 13 mars 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné Sweet East (2024)

The Sweet East // De Sean Price Williams. Avec Talia Ryder, Simon Rex et Earl Cave.

Sur le papier, The Sweet East a tout pour me séduire. Le film a l'allure d'une production A24 (sans en être une) et intègre dans son récit farfelu tout un tas d'éléments poétiques et métaphoriques, empruntés notamment aux contes (Alice au Pays des Merveilles étant clairement une référence). Pour autant, The Sweet East est un sacré bazar. Le film tombe dans certains de ses propres pièges, se relève pour retomber encore dans d'autres pièges. Mais pour un premier long métrage Sean Price Williams montre un certain talent pour les images léchées et travaillées. The Sweet East ne fait pas vraiment de compromis non plus ce qui permet de nous offrir pas mal de bonnes surprises. The Sweet East sait être drôle et en même temps terrifiant par moment, créant une certaine vie dans un récit qui propose beaucoup mais a parfois un peu de mal à s'accrocher à son idée de départ.

Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage sco­laire. Au fil de ses ren­contres, elle découvre un monde insoup­çon­né. Les frac­tures men­tales, sociales et poli­tiques des États-Unis, fil­mées comme un conte de fée ou une varia­tion d'Alice au pays des merveilles.

Cela reste une très belle aventure où l'on navigue au gré des rencontres de Lillian, jeune lycéenne. Lillian est une femme qui découvre le monde avec une certaine innocence inoffensive. Elle ne mesure jamais les conséquences de ses actes ce qui nous renvoie forcément aux contes de fées. Mais The Sweet East tient plus du conte des frères Grimm que du conte Disney tout rose. Car le but de The Sweet East est d'utiliser le conte comme une façon de voyager à travers cette Amérique fracturée, perdue, conspirationniste et en proie aux délires les plus extrêmes. Le film s'accroche à une certaine réalité tout en offrant des moments plus onirique afin de sortir du cadre. C'est comme si Lillian, pour échapper à l'horreur du monde, se créait le sien. L'assemblage n'est pas toujours cohérent ou aussi efficace que l'on pourrait l'espérer mais c'est une aventure qui ne peut pas laisser indifférent et qui trimballe son spectacle de scènes en scènes tout en trouvant le moyen de créer du liant entre elles.

Lillian traverse donc un miroir et au lieu de plonger dans tout ce que l'Amérique a de plus beau à offrir, elle va découvrir tout l'inverse. Un pays désuni à cause de ses différents modes de pensée. Au fond, Sean Price Williams a clairement des tas d'idées visuelle. Lui qui a été directeur de la photographie sur de nombreux films, a clairement une appétence pour le visuel. Mais le scénario est parfois ce qui fait justement flanché le film. A certains moments, on sent que cela a du mal à redémarrer. Il faut alors passer à l'histoire suivante, comme tourner une page, pour se rassurer et retrouver le récit. Talia Ryder est suffisamment réjouissante dans le rôle principal pour passer un bon moment. Elle tient assez bien l'histoire de son personnage sur ses épaules ce qui peut aussi parfois faire oublier certains moments plus mous de cette aventure atypique.

Note : 6/10. En bref, un film qui utilise le conte afin de parler des fractures de l'Amérique d'aujourd'hui. Sympathique mais parfois trop bordélique.

Sorti le 13 mars 2024 au cinéma


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