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PALUDISME : Mettre le parasite au régime ?

Publié le 18 mars 2024 par Santelog @santelog
Cette étude de 4 ans, menée à la Virginia Tech, pourrait déboucher sur une nouvelle façon de lutter contre le paludisme (Visuel Adobe Stock 237967676)Cette étude de 4 ans, menée à la Virginia Tech, pourrait déboucher sur une nouvelle façon de lutter contre le paludisme (Visuel Adobe Stock 237967676)

Cette étude de 4 ans, menée à la Virginia Tech, pourrait déboucher sur une nouvelle façon de lutter contre le paludisme, l’une des maladies infectieuses les plus dévastatrices, qui touche toujours chaque année 250 millions de personnes dans le monde. Ces scientifiques viennent de découvrir qu’en empêchant le parasite du paludisme de récupérer les acides gras, un type de nutriment dont il a besoin pour prospérer, il ne peut donc plus se développer. Ces travaux, publiés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) suggèrent ainsi le blocage d’un nutriment essentiel, via 2 enzymes en particulier, pour inhiber la croissance des parasites du paludisme.

L’auteur principal, Michael Klemba, professeur agrégé de biochimie à la Virginia Tech explique : « la clé de cette avancée réside dans le fait que nous avons pu développer une méthode de dépistage du parasite du paludisme et une approche pour bloquer sa croissance ». Certes, cette approche n’en est qu’à ses débuts, mais leur perspective est pleine d’espoir.

Le paludisme se développe alors que le parasite se réplique dans les globules rouges humains ce qui suppose qu’il puisse satisfaire ses besoins en acides gras. Ces acides gras sont obtenus en métabolisant une classe de lipides hôtes, appelés lysophospholipides. Cependant, les scientifiques ignoraient comment le parasite extrait ses acides gras des lipides de l’hôte.

Cependant, de précédentes études avaient montré que lorsque les niveaux d’acide lysophosphatidique chutent chez l’hôte, le parasite du paludisme, connu sous le nom de Plasmodium falciparum, se transforme en une forme pouvant être absorbée par les moustiques. P. falciparum provoque le paludisme en se répliquant dans les érythrocytes de l’hôte, ou globules rouges.

Les niveaux d’acide lysophosphatidique chez l’hôte constituent donc un signal important, d’autant qu’il existe également des preuves que les lipides de l’hôte sont une source privilégiée d’acides gras.

2 enzymes à cibler pour bloquer le parasite

L’étude menée sur des globules rouges infectés identifie des composés chimiques qui peuvent empêcher le parasite d’obtenir les acides gras nécessaires à sa croissance :

  • 2 enzymes précisément jouent un rôle déterminant dans la décomposition des lipides de l’hôte nécessaire à la libération des acides gras dont le parasite a besoin ;
  • ces enzymes agissent à différents endroits : l’une à l’extérieur, dans le globule rouge, et l’autre, à l’intérieur du parasite ;
  • l’examen de ces 2 enzymes révèle que le parasite a des difficultés à obtenir les acides gras nécessaires lorsque ces 2 enzymes sont bloquées, soit en modifiant les gènes du parasite, soit à l’aide de médicaments ; ainsi sans ces 2 enzymes, les parasites ne peuvent plus se développer dans le sang humain ;
  • la décomposition du lipide hôte, appelé lysophosphatidylcholine, est donc nécessaire pour obtenir les acides gras essentiels à la survie du parasite du paludisme dans notre corps.

« Il y a deux enzymes qui sont vraiment importantes pour ce processus : l’une se trouve à l’intérieur du parasite et l’autre est exportée dans la cellule hôte.

Supprimer l’une des 2 enzymes -nommées XL2 et XLH4- ne « fait rien ».

Les 2 doivent être éliminées pour inhiber la croissance parasitaire ».

Des découvertes qui ouvrent la voie à de tout nouveaux traitements, ciblant ces 2 enzymes.

Source: Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) 13 Feb, 2024 DOI :10.1073/pnas.2320262121 Metabolism of host lysophosphatidylcholine in Plasmodium falciparum-infected erythrocytes

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Équipe de rédaction SantélogMar 18, 2024Équipe de rédaction Santélog

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