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La solitude du Chef

Publié le 22 août 2008 par Hmoreigne

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Difficile école que celle de Chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a découvert cet été le lourd poids des responsabilités internationales. Un domaine où le droit à l’erreur, à l’approximation, aux hésitations n’existe pas. Tout se paye cash et souvent au prix fort, celui du sang. A cette aune là, les hommes se révèlent. Avec leurs qualités et leurs faiblesses. Le drame de la disparition de soldats français en Afghanistan, la responsabilité directe imputée au président de la république devrait, peut-on l’espérer, affecter le comportement de celui-ci à l’égard de la chose militaire. «Jamais, à un tel point, je n’ai mesuré la solitude d’un chef de l’Etat face aux décisions qu’il doit assumer», a déclaré jeudi Nicolas Sarkozy, visiblement ému, devant les cercueils des dix soldats lors de la cérémonie des Invalides. On ne reprochera pas au Président son émotivité, son affectivité traduite en d’autres circonstances par ce besoin incessant de toucher ses interlocuteurs. Le décorum, la solennité du protocole ont pour objet de créer cette ambiance particulière des événements historiques.

Un ciel bas, une marche funèbre et des pleurs dans le cadre imposant de la cour des Invalides ont largement contribué jeudi à une séquence d’émotion partagée par toute une Nation. Les images ne trompent pas.  Nicolas Sarkozy, est apparu seul au milieu d’une cour immense, le visage marqué, grimaçant. On imagine le trouble interne qui devait être le sien à ce moment là. Celui de se demander s’il avait pris la bonne décision et comment surtout à l’avenir éviter le renouvellement d’un tel drame. Nicolas Sarkozy s’est employé à justifier l’opération qui a coûté la vie aux militaires français, à rappeler que le métier des armes n’est pas une profession comme les autres et que la France, membre du Conseil de Sécurité de l’ONU a des responsabilités particulières. Mais, que peuvent des mots face à des familles en deuil ?

Nicolas Sarkozy n’aura pas failli. Il a assumé, c’est l’une de ses principales qualités, même si en l’espèce la politique française en Afghanistan a été initiée par Jacques Chirac et Lionel Jospin.Solitude et impuissance. Comme tout un chacun mais plus que beaucoup, Nicolas Sarkozy aime être aimé. Il découvre dans des circonstances tragiques le poids des accusations, la violence des colères et des rancoeurs, contre lesquels il ne peut rien. En d’autres mots, la solitude du Chef.

Puisse-t-il saisir enfin la gravité de sa charge. Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération rapporte sur son blog « Secret Défense » le comportement “olé-olé” du président de la république à de précédentes cérémonies militaires. Ainsi, le 21 mai dernier, à l’occasion d’une prise d’armes aux Invalides, en hommage aux trente ans des opérations extérieures et de Kolwezi, l’Elysée aurait traité une partie des anciens combattants et de leurs familles avec la plus grande désinvolture. Pressé comme à son habitude, Nicolas Sarkozy aurait notamment expédié la remise des décorations à d’anciens combattants, sans un mot de sympathie, sans un regard pour les familles de morts ou de blessés.

Une « légèreté » qui serait pas la première. Lors de son déplacement aux Glières, le 18 mars dernier, Nicolas Sarkozy s’adressant à d’anciens maquisards au garde-à-vous devant lui, leur aurait parlé de son épouse Carla. Un peu trop décontracté, Nicolas Sarkozy, toujours selon Jean-Dominique Merchet, aurait répondu à personnalité locale qui demandait l’attribution d’une dizaine de Légion d’honneur à d’anciens résistants: “Je vous en donne quinze. Vous êtes content?”.

 


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