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La Mesìas (Saison 1, épisodes 1 et 2) : traumatismes familiaux et onirisme

Publié le 21 mars 2024 par Delromainzika @cabreakingnews
Mesìas (Saison épisodes traumatismes familiaux onirisme

Les Javier (Javier Ambrossi et Javier Calvo) délivrent avec La Mesìas un objet non identifié mais une fois de plus au Festival Séries Mania 2024, il y a une certaine cohérence entre les fictions présentées. On a ici un mélange entre fresque familiale, onirisme, religion et surtout OVNI (vu dans Société Distincte également en compétition Panorama International). Mais La Mesìas a beau nous surprenant par son visuel et une mise en scène folle, c'est aussi dans l'écriture que la série brille. Impossible de ne pas penser à d'autres fictions quand on voit celle-ci (notamment The OA sur Netflix). Les cinéastes et créateurs de Paquita Salas et Veneno délivrent une série particulièrement ambitieuse. Si ces deux épisodes se tiennent particulièrement bien, tout peut rapidement tomber comme un soufflé si la suite n'est pas à la hauteur. Bien que La Mesìas puisse parfois déranger, le casting est parfait. Les trois acteurs qui incarnent Enric et Irene à leurs différents âges sont parfaits et donnent vraiment l'impression d'être chacun l'évolution de l'autre.

Enric et Irene sont frère et sœur. Ils n'ont gardé que des souvenirs douloureux de leur enfance auprès d'une mère toxique. Affranchis de leur secte familiale et de l'emprise de leur mère, ils vont découvrir qu'ils ne sont pas totalement libres.

La Mesìas est forcément une série qui va diviser. Elle n'est pas simple d'accès et je peux comprendre que l'on soit complètement réfractaires à tout ce que la série nous propose. Pour autant, je trouve le récit suffisamment curieux et palpitant pour tenir ses promesses. La série s'inspire notamment du groupe de musique pop Flos Mariame, composé de sept soeurs et dirigé par leur mère. Mais La Mesìas ne cherche pas à nous parler que de ce groupe et du kitch religieux car la série explore des thématiques plus universelles. On a un fresque qui parler de famille, d'identité de soi, de maturité, de figures de pouvoir, de traumatisme et de quête personnelle. Les Javier nous plongent ici dans une version plus sombre et profonde de leur art si marqué. La Mesìas mélange le thriller avec le drame et tout un tas d'éléments qui peuvent rapidement nous toucher.

Mais ce qui joue encore plus en faveur de La Mesìas c'est le caractère fascinant de Monserrat. Dès le départ elle est une femme forte et indépendante qui cherche le meilleur pour ses enfants. On va rapidement comprendre qu'elle réalité elle est aussi effrayée que personne. Mais les enfants sont aussi fascinants. J'ai tendance à trouver les enfants problématiques dans les séries mais dans le cas de La Mesìas, ils sont presque des objets non identifiés. Le rapport à la religion est important mais La Mesìas est un voyage. Les images et l'onirisme de l'ensemble permettent finalement de derrière développer des élément plus terre à terre. Le fait que tout soit raconté sur trois espaces temps différents, en alternant les séquences de manière égale afin de révéler petit à petit les aventures de ces enfants permet de ne jamais vraiment s'ennuyer. La Mesìas est une série OVNI, un travail sur le fond et sur la forme qui a de quoi décontenancer.

Note : 7.5/10. En bref, objet non identifié qui parle de famille et d'expérience religieuse toxique. Un récit d'emprise et de traumas fascinant tant par le fond que par la forme adoptée.

Diffusée dans le cadre du Festival Séries Mania 2024. Prochainement en France


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