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Pour une croissance écologique (Environnement & Droit)

Publié le 22 août 2008 par Oliceo
En cette période estivale, les arbitrages budgétaires sont en cours et chaque ministère tente de faire valoir ses priorités. Parmi ces derniers, le superministère du développement durable, confié à Jean-Louis Borloo avec le titre de Ministre d'Etat, n°2 du Gouvernement. La lecture du projet de loi de finances qui sera présenté en Conseil des ministres le 24 septembre, et plus spécialement des dispositions relatives aux financements qui lui seront alloués permettra de savoir si ce Ministère s'apparente au Vice-premier ministre proposé par le Pacte écologique de Nicolas Hulot ou à une simple opération de communication verte. En outre, l'avenir des engagements du Grenelle de l'environnement d'octobre 2007 dépend aussi de la priorité que le budget de la nation accordera ou non au développement durable. Un espoir même raisonnable est permis. En ces temps de crise économique et d'alerte à la récession, plus personne n'ose vraiment soutenir le modèle économique actuel, fondé sur le gaspillage illimité des ressources naturelles et notre dépendance aux hydrocarbures. Au contraire, il semble que l'idée d'un changement de modèle économique fasse son chemin. Le Monde écrit ainsi que le Président de la République serait tenté par une "croissance verte" alors même que Bercy, par la voix d'Eric Woerth se bat contre toute possibilité d'une fiscalité environnementale et critique publiquement le système du bonus-malus écologique que Jean-Louis Borloo souhaiterait étendre à d'autres produits de consommation, comme les ampoules. Il existe en effet une opportunité historique d'interrogation de notre modèle économique et de passer ainsi d'une logique du court terme à une vision du long terme, comme le souligne Corinne Lepage dans une tribune du Monde, en appelant à une "révolution des valeurs". Le choix d'une croissance écologique est non seulement un impératif moral et une opportunité économique, c'est aussi une réponse à l'engouement des jeunes pour des métiers axés sur la protection de l'environnement. En tant que juriste, je suis frappé du nombre d'étudiants qui postulent pour effectuer leur parcours de Master universitaire en droit de l'environnement, et ce, alors même que cette matière n'est pas encore considérée à sa juste valeur par la Faculté. De plus en plus d'élèves avocats ou de juristes d'entreprises souhaitent aussi s'investir dans ce domaine. Il est indéniable que depuis quelques années, une lame de fond s'est levée en faveur d'une économie durable que beaucoup de haut responsables politiques et économiques n'ont pas encore bien compris, prisonniers d'un modèle de pensée hérité des Trente glorieuses. Plutôt que de s'acharner à refaire sans cesse le constat d'une situation qui est, en effet, alarmante, il est nettement plus motivant de recenser ces facteurs de progrés qu'il faut encourager sans répit. Rendez vous le 24 septembre pour savoir si le Président de la République a compris cette évolution et est réellement tenté par une croissance réellement verte. Pour l'heure, la trés difficile mise en oeuvre du Grenelle laisse place au doute. Pour demain, il faut se demander s'il existe une autre solution.

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