Anthracite (Mini-series, 6 épisodes) : Le mystère de la secte des Écrins

Une nouvelle série de genre ? J'achète. Cela fait quelques années maintenant que la France nous offre tout un tas de séries de genre. Le développement des plateformes de streaming a clairement permis de sortir la France de ce sentiment de copier-coller de toutes les séries policières possibles et imaginables. Anthracite, dernière née de Netflix France nous plonge dans une petite ville iséroise qui serait liée à un suicide collectif d'une secte dans les années 90. Impossible de ne pas penser au suicide collectif du Temple Solaire survenu dans les années 90 et qui est l'une des inspirations de base d'Anthracite. Mais Anthracite puise dans énormément de choses tout au long de son récit, tirant notamment du côté de Les Revenants (Canal+) pour cette ambiance si particulière où la nature a finalement une place de personnage dans le récit et les romans de Jean-Christophe Grangé pour le mystère global.

En 1994, le suicide collectif d'une secte installée dans un petit village des Alpes défraye la chronique... 30 ans plus tard, le meurtre d'une femme assassinée selon les rituels de l'étrange communauté met à feu et à sang l'équilibre précaire retrouvé par les habitants. Bouc émissaire idéal, Jaro Gatsi, un jeune délinquant venu à la montagne pour remettre sa vie sur les rails, se retrouve rapidement accusé du meurtre. Déterminé à prouver son innocence, il reçoit l'aide inattendue d'Ida, une geek excentrique et ultra-connectée qui est à la recherche de son père disparu...Ils vont rapidement comprendre que leur implication dans cette affaire ne doit rien au hasard, et que les réponses qu'ils cherchent prennent racine dans les secrets de leur propre passé...

Fanny Robert ( Profilage, Vise le Coeur) et Maxime Berthemy ( OVNIs, Profilage) nous plongent donc dans une aventure assez bien ficelée. Six épisodes c'est assez court pour la richesse de l'univers qui est dépeint. Si le visuel élégant de Anthracite joue beaucoup dans l'appréciation de cette série, filmé par Julius Berg (déjà réalisateur pour une autre série Netflix : Osmosis), le scénario reste le point fort. Tout n'est pas parfait dans Anthracite mais ça fait plaisir de voir la France chercher à créer des séries originales qui sortent de ces sentiers rebattus que l'on a sur les grandes chaînes. Anthracite mélange donc le true crime, le thriller, la comédie et l'action avec un certaine malice qui fait plaisir à voir. On sait bien que Anthracite ne cherche pas nécessairement à être réaliste mais elle nous emporte dans une aventure où les personnages sont plutôt sympathiques. Notamment Jaro Gatsi incarné par Hatik. Ce dernier, belle révélation de Validé continue de me surprendre. Il est celui qui permet à Anthracite de rester sur ses pattes.

Convaincant, j'aimerais bien voir Hatik dans de nouvelles fictions. Il mérite vraiment des rôles supplémentaires. Les décors (la ville de Pont en Royans dans le Vercors) sont somptueux. J'ai toujours aimé les décors montagneux. C'était déjà le cas dans Les Revenants mais c'est aussi ce qui permet à Anthracite d'avoir ici une ambiance de nordic noir (un genre que j'aime énormément). Si Anthracite souffre parfois de quelques longueurs, le récit se tient suffisamment pour embarquer le spectateur jusqu'au bout. Les flashbacks dans les années 90 ne sont pas toujours pertinents ou sont intégrés de façon étrange. Si je comprends leur place dans Anthracite afin de nous en révéler un peu plus sur les personnages, je trouve que ce n'est pas spécialement bien fichu non plu. Durant six épisodes on est alors suffisamment soutenus par le récit pour ne pas s'ennuyer. J'aime beaucoup le mélange entre modernité et quelque chose d'hors du temps. La conspiration autour de l'anthracite et des expériences sur les humains aurait mérité d'être un peu mieux développée. Certains éléments de Anthracite semblent sortir d'un chapeau. C'est dommage car cela m'a un peu égaré par moment.

Note : 6/10. En bref, une agréable série de genre à la française.

Disponible sur Netflix