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L'Europe, un projet qui a mûri… aux États-Unis !

Publié le 23 avril 2024 par Guy Deridet

Nous sommes à la veille des élections européennes. Beaucoup d'entre nous se demandent souvent pourquoi l'Europe est aussi polarisée sur l'économie et si peu sur le social. La réponse à cette question est à chercher dans l'histoire de sa fondation. Histoire que nous croyons tous connaître, mais comme vous allez le constater, on nous a caché beaucoup de choses importantes sur ses origines. Des origines qui expliquent parfaitement la politique de l'Europe depuis sa naissance.



Chifoumi USA/EUROPE. And the winner is...the hand, of course. Image Dall-E3 Chifoumi USA/EUROPE. And the winner is...the hand, of course. Image Dall-E3 Chifoumi USA/EUROPE. And the winner is...the hand, of course. Image Dall-E3


J'ai découvert la face cachée de la fondation de l'Europe à la lecture, passionnante, du livre de Laurent Gounelle : L'éveil, dont je vous ai déjà entretenu ici.

Je vous en recommande chaudement la lecture. On y apprend beaucoup de choses qui nous ouvrent les yeux sur ce qui s'est passé pendant les trois années de la dernière crise sanitaire. Dans mon précédent article, vous trouverez un lien pour télécharger le PDF de l'ouvrage en entier. Qui est très court (moins de 150 pages) et vraiment passionnant

J'ai demandé à Claude 3 de me faire un résumé de l'extrait du livre consacré à l'Europe. Je n'ai pas été déçu.

Le résumé du chapitre sur l'Europe


 Les trois pères fondateurs avaient des liens très étroits avec les Etats-Unis.

Jean Monnet : 

Jean Monnet, l'un des pères fondateurs de l'Europe, a longtemps vécu aux États-Unis où il était banquier dans une institution financière qui a fusionné avec la Bank of America. Ses affaires le liaient notamment à John Foster Dulles, le frère du directeur de la CIA, ainsi qu'à la famille du milliardaire Rockefeller. Jean Monnet a donc tissé des liens étroits avec des personnalités influentes américaines durant son séjour outre-Atlantique.
 

Paul-Henri Spaak :

Paul-Henri Spaak, autre père fondateur de l'Europe originaire de Belgique, a, lui aussi, vécu aux États-Unis où il a occupé le poste de secrétaire général de l'OTAN. Cette expérience américaine à la tête d'une organisation internationale majeure a sans doute influencé sa vision de la construction européenne.

Robert Schuman :
Robert Schuman, également considéré comme un père fondateur de l'Europe, a été président du Mouvement européen, une association promouvant l'intégration européenne après la Seconde Guerre mondiale. Or, le Mouvement européen était secrètement financé par le Comité américain pour une Europe unie (American Committee on United Europe), un organisme dirigé par deux anciens des services secrets américains (William J. Donovan et Allen Dulles) et financé par la fondation Ford, une multinationale américaine. Robert Schuman avait donc des liens indirects avec des intérêts américains via cette association.

En résumé, ces trois figures clés de la construction européenne avaient toutes des attaches et des expériences significatives avec les États-Unis, que ce soit à travers des séjours prolongés, des postes à responsabilité dans des organisations liées aux intérêts américains ou des liens avec des personnalités influentes outre-Atlantique. Cela a pu orienter leur vision de l'Europe dans un sens favorable aux États-Unis.

Le plan Marshall et ses contreparties :
Le plan Marshall, créé par les États-Unis en 1947 pour relancer l'économie européenne, prévoyait des prêts assortis de la suppression des barrières douanières pour les produits américains. 

Cela a permis aux multinationales américaines, notamment à Hollywood, de pénétrer le marché européen et de diffuser les produits, la culture et le mode de vie américains.

En contrepartie du plan Marshall, les pays européens ont dû intégrer des organisations internationales comme le FMI et la BIRD, contrôlées par les États-Unis pour promouvoir le libéralisme économique.

L'influence américaine sur la construction européenne :
 

- Les Américains ont œuvré en coulisses pour inciter à l'harmonisation des règles et normes entre pays européens, afin de faciliter l'implantation des firmes américaines. 

- Avant l'UE, la diversité des réglementations entre les nombreux pays européens était un casse-tête pour les entreprises américaines.

Le lobbying auprès des institutions européennes
 

- De très nombreux cabinets de lobbying gravitent autour de la Commission et du Parlement européens pour influencer les décisions dans un sens favorable aux grandes entreprises.

- Le texte donne l'exemple de Fleishman-Hillard (qui a défendu Monsanto et le glyphosate) et de Google, qui a obtenu de nombreux rendez-vous avec des commissaires.

- Ce lobbying intensif contribue à ouvrir le marché européen aux produits et services des multinationales américaines dans de multiples secteurs.

Conclusion :
Le document met explicitement en lumière l'influence américaine multiforme et de longue date dans la genèse et la construction de l'Union européenne. Que ce soit à travers le parcours des pères fondateurs, les contreparties du plan Marshall, les efforts d'harmonisation des normes ou l'intense activité de lobbying, le texte dépeint une volonté constante des États-Unis de façonner le projet européen dans un sens favorable à leurs intérêts économiques et géostratégiques.


Cette influence, souvent discrète, voire secrète, visait à ouvrir le marché européen aux entreprises et à la culture américaines, tout en contenant l'influence soviétique en Europe. L'auteur souligne que pour les États-Unis, considérations politiques et commerciales sont toujours étroitement liées.

En résumé, ce document jette un éclairage intéressant sur les dessous méconnus de la construction européenne et le rôle clé joué par les Américains en coulisses depuis l'origine. Il invite à porter un regard plus critique et informé sur l'histoire et le fonctionnement de l'UE.

N.D.L.R : Et voilà pourquoi l'Europe, bien qu'elle dispose de 27 langages différents, a un très fort accent américain. Avec une tendance marquée, et typiquement américaine, à privilégier l'économique avant le social. Et, à ne pas heurter les intérêts américains, c'est le moins que l'on puisse dire.

Vous trouverez ci-après le texte intégral du chapitre sur l'Europe

   



« Il faut dire qu’à l’origine le projet de l'Union européenne avait mûri… aux États-Unis. 


Le Français Jean Monnet, l’un des pères fondateurs de l’Europe, avait longtemps vécu en Amérique où il était banquier dans une institution financière qui fusionna avec la Bank of America. Ses affaires le liaient notamment à John Foster Dulles, le frère du directeur de la CIA, ainsi qu’à la famille du milliardaire Rockefeller. 


Autre père fondateur de l’Europe, le Belge Paul-Henri Spaak vécut lui aussi aux États-Unis où il fut notamment… secrétaire général de l’OTAN. Quant à Robert Schuman, également père fondateur, il fut président du Mouvement européen, association promouvant l’intégration européenne, notamment à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Mouvement européen était secrètement financé par le Comité américain pour une Europe unie (American Committee on United Europe), un organisme dirigé par deux anciens des services secrets américains (William J.  Donovan et Allen Dulles), organisme qui lui-même était financé par la fondation… d’une multinationale américaine : Ford. 


Jean Monnet et Paul-Henri Spaak furent parties prenantes dans la mise en place du plan Marshall, créé en 1947 par les États-Unis pour relancer l’économie des pays d’Europe après la guerre. Ce plan prévoyait des prêts assortis de la suppression de toute barrière douanière pour les produits américains, y compris les films. C’est ainsi que le marché européen s’ouvrit aux multinationales américaines. 


Le cinéma d’Hollywood, qui jusque-là était contenu par un régime de quotas, se répandit en Europe, ce qui était très malin de la part des Américains : via leurs films, ils diffusèrent partout leur culture, leur vision du monde, leur mode de vie et de consommation. 


Il y eut une autre contrepartie au plan Marshall  : l’entrée des pays européens dans des organisations internationales telles que le FMI ou la BIRD, contrôlées par les États-Unis, dont le but ultime était de mettre en œuvre les doctrines libérales américaines d’ouverture des marchés.


Certes, l’objectif des Américains en poussant secrètement à la création de l’Union européenne était aussi de faire face à l’influence croissante de l’Union soviétique, mais en Amérique, le business et la politique vont toujours de pair. 


Depuis le début de la construction de l’Union européenne, les Américains n’avaient jamais cessé d’œuvrer pour que les différents pays européens fusionnent dans les mêmes règles, les mêmes normes, afin de faciliter leur pénétration par les grosses firmes américaines. 


Il faut dire que l’Europe était auparavant pour elles un casse-tête incommensurable  : quarante-huit pays différents, quarante-huit monnaies différentes, quarante-huit séries de normes sanitaires différentes, quarante huit séries de normes environnementales différentes, quarante-huit législations du travail différentes, quarante-huit codes fiscaux différents, quarante-huit législations des affaires différentes… Un enfer dur à pénétrer. Un cauchemar pour le business. 


Les cabinets de lobbying, ces sociétés dont le métier est d’influencer les élus et les fonctionnaires afin d’obtenir des décisions favorables aux firmes qui les payent, n’avaient dès lors cessé de se multiplier auprès des institutions européennes. 


Selon le journal Le Monde en 2019, le registre commun à la Commission et au Parlement comptait 11 800 cabinets de lobbying déclarés auprès des décideurs et des fonctionnaires de l’Union européenne. Le nombre d’équivalents temps plein déclarés par celle-ci était de 24  894. Près de 25  000  lobbyistes qui œuvrent à temps complet pour tenter d’influencer 27 commissaires européens et 705 députés… 


Les lobbyistes obtiennent des badges pour pénétrer tranquillement dans l’enceinte du Parlement européen, comme par exemple Fleishman-Hillard qui détenait 58 accréditations en 2019. Cette société de lobbying américaine a notamment été mandatée en France et en Europe pour défendre les produits de Monsanto, et surtout le glyphosate. 


L’Américain Google avait quant à lui obtenu plus de 200 rencontres en quatre ans et demi avec des membres de la Commission européenne…


Dans tous les domaines, le lobbying portait ses fruits, ouvrant grand les portes des pays européens aux produits et aux services des grosses firmes d’outre-Atlantique. » 



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