Première avant-première

Premičre avant-premičre

Si il existe un petit manuel de la bonne pratique de l'avant-premičre, je veux bien en faire l'acquisition. Il m'aurait certainement été trčs utile ce mardi 5 aoűt dernier pour assister ŕ la présentation de l'Empreinte de l'ange en présence de Safy Nebbou et des actrices Catherine Frot et Sandrine Bonnaire. Car, se rendre ŕ une avant-premičre n'est pas un acte aussi anodin que je me l'imaginais.

D'abord, une avant-premičre est une affaire de stratégie... pour les spectateurs :

Avant l'heure, c'est mieux ; ŕ l'heure, c'est peut-ętre trop tard.

Si, arriver dix ŕ quinze minutes avant l'heure programmée est raisonnable pour une séance normale, de combien doit ętre le délai adéquat pour, au pire, avoir une place, et, au mieux, ętre bien placé ?

Mais,  qu'appelle-t-on une bonne place au cinéma?

Tout est histoire de goűt, de vision et d'habitude. Les seules places qui sont systématiquement évitées sont celles des deux premiers rangs et sur les côtés de l'écran.Vous savez, ce sont celles qui font repartir avec un torticolis ou les yeux un peu de travers et rouges d'avoir été trop éblouis par la proximité de l'écran. Cette question, qui peut vous sembler banale, trouve toute son importance ŕ la fin d'une avant-premičre. N'oubliez pas le contexte. Il faut penser stratégie!

Quel est l'intéręt d'une avant-premičre ?

Si, des membres de l'équipe de production sont présents, le film passe presque au second plan. Le jeu des questions-réponses entre les acteurs et le public se met rapidement en place ŕ l'issu de la projection. Encore faut-il en connaître les rčgles...

La satisfaction de discuter avec "les vrais" dépasse largement le simple plaisir de voir les acteurs sur le grand écran... ŕ condition de faire partie de ceux qui posent des questions.

Il y a les admirateurs (qui se perdent dans leurs compliments), les experts en cinéma (qui procédent ŕ une véritable dissection du film), les méchants (qui se permettent de faire état de leur avis négatif sur le film. Diantre quel culot!) et les timides (qui passent de longues minutes ŕ écouter les autres poser les questions qu'ils n'osent pas formuler de leur propre voix, un peu comme moi). Il y a aussi les apprentis paparazzis (téléphone portable, compact, réflex, téléobjectifs...tout y passe) et d'autres encore que je n'ai pas eu le temps d'identifier.

Enfin, lentement on arrive ŕ la fin et au meilleur moment de de cet événement : l'ouverture de la chasse ... aux autographes.

C'est alors que certains se révčlent avoir été sufisamment fins stratčges pour avoir compris que la place idéale est celle qui permet d'ętre le premier ŕ sauter sur la main qui délivrera l'autographe tant espéré, c'est-ŕ-dire l'une des places centrales du premier rang.

Moi, timide paparazzi, ma photo floue dans mon vieux numérique (5ans, c'est un âge respectable dans ce domaine), n'ayant appliqué aucune stratégie pour la chasse, je garde l'impression d'avoir craqué pour ce film grâce au débat avec les actrices et le réalisateur.

14-08-2008 | 272 vues

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