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De la pratique en tant qu'abstinence

Publié le 15 mai 2024 par Eric Acouphene

un nouvel extrait du "carnet"

« Voulez vous être libre de l’ivresse des intoxications émotionnelles et de l’engrenage sans fin des pensées ? » Swami Prajnanpad

Ce que nous appelons "la pratique" suppose d’ apprendre à peu à peu se connaitre soi même en tant que machine humaine, à de mieux en mieux cerner quels fils tirent la marionnette . 

Cette démarche n’est pas tant la pratique qu’un pré-requis à la pratique. 

Pré-requis en lui même pas si facile, pourtant. Cerner un peu mieux sa propre  sa « stratégie de survie » voilà qui peut demander pas mal de temps, de courage, de vulnérabilité. 

Honnêteté implacable vis à vis de soi même disait Lee (Ruthless Self Honesty) 

Cerner cette fameuse stratégie ne porte d’ailleurs pas tant sur le « pourquoi » que le « comment ». 

pratique tant qu'abstinence
Pas tant « pourquoi » je fonctionne automatiquement de cette manière - même si le pourquoi n’est pas inutile - mais comment : comment marche cette machine, comment se met elle en mouvement, quels sont ses automatismes, qu’est ce qui les déclenche ? 

A partir de là commence la pratique qui consiste très précisément à, voyant et reconnaissant comme telle la mécanique quand elle se met en route, cesser de la justifier, de la cautionner, et de la perpétuer. 

Tout simplement faire autre chose que ce qu’elle m’ordonne de faire. De ce point de vue là, pratiquer consiste à s’abstenir. 

On peut parler d’une abstinence émotionnelle. Aspirant à être libre de « l’ ivresse des intoxications émotionnelles », je m’abstiens de consommer, c’est à dire de justifier, entretenir et manifester des émotions. 

Simple. Difficile. Et radicalement efficace. 

Le « problème » étant que la plupart des personnes sincèrement investies sur la voie ne croient pas que là réside leur salut. 

Elles espèrent toujours qu’un « travail » thérapeutique, des « lyings » ou toute autre forme d’introspection par ailleurs utile pour un temps aura pour effet de « déraciner » les mécanismes et donc au final de les dispenser de la pratique à laquelle de toutes façons, pendant longtemps, elles ne croient pas vraiment. 

Notons de surcroit que ce degré de pratique est assez avancé. 

Il suppose un fondement solide de présence, un entrainement à désamorcer les refus de ce qui est, à voir les pensées en tant que pensées, les émotions en tant qu’émotions…

Gilles Farcet

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