Ah, mes chers écolos en herbe, préparez-vous à une nouvelle dose de désillusion ! Pendant que certaines villes comme Barcelone tentent désespérément de limiter le tourisme de masse, d'autres se jettent tête la première dans ce piège, sous couvert d'un vernis "vert" aussi fin qu'hypocrite. Je vous présente le dernier concept à la mode : le tourisme "durable". Riez-en tant que vous le pouvez, car bientôt, vous pleurerez.
Prenons l'exemple du Danemark, ce pays nordique qui jusqu'ici avait réussi à échapper aux hordes de touristes en tongs. Eh bien, figurez-vous qu'ils ont décidé de rejoindre le club des destinations touristiques populaires. Mais attention, pas n'importe comment ! Non, non, ils veulent faire dans le "responsable", le "durable". Et leur grande idée ?
Un programme baptisé "CopenPay"
Le principe est simple : on récompense les touristes pour leurs bonnes actions écologiques. Vous ramassez un déchet ? Hop, un café gratuit ! Vous prenez le vélo plutôt qu'une voiture de location ? Voilà un tour en kayak offert ! N'est-ce pas merveilleux ? On se croirait revenu à l'école maternelle, où on distribuait des bons points aux enfants sages.
Mais ne vous y trompez pas, mes amis. Derrière cette façade de pédagogie ludique se cache un désastre environnemental en devenir. Car oui, même si ces touristes "écolos" sont peut-être plus respectueux que les hordes qui envahissent les plages de la Méditerranée, leur simple présence aura un impact considérable.
Pensez-y un instant. Pour accueillir tous ces nouveaux visiteurs "responsables", il va falloir construire des hôtels, des restaurants, des infrastructures touristiques. Autant de chantiers qui vont engloutir des ressources et de l'énergie. Et ne parlons même pas de la consommation d'énergie une fois ces établissements en activité.
Mais ce n'est pas tout ! Ces touristes, aussi "verts" soient-ils, vont bien devoir arriver au Danemark, non ? Et à moins qu'ils ne viennent tous à la nage (ce qui serait, avouons-le, assez amusant à voir), ils utiliseront des moyens de transport polluants. Avions, bateaux, voitures... autant de CO2 rejeté dans l'atmosphère pour le plaisir de venir faire du vélo à Copenhague.
Et tout ça pour quoi ? Pour que des touristes puissent se donner bonne conscience en ramassant trois mégots sur une plage danoise ? Pour qu'ils puissent poster sur Instagram une photo d'eux en train de planter une salade dans un jardin urbain, avant de repartir le lendemain ? Quelle blague !
Le pire dans tout ça, c'est que ce système repose sur la "confiance". Oui, vous avez bien lu. Dans leur communiqué, l'office du tourisme danois affirme fièrement que " CopenPay est basé sur la confiance, tout comme la société danoise". Alors là, permettez-moi d'éclater de rire. On parle bien des mêmes touristes qui laissent leurs déchets sur les plages, qui vandalisent les monuments historiques, qui se comportent comme des goujats dès qu'ils mettent un pied hors de chez eux ? Et on veut nous faire croire qu'ils vont soudainement devenir des citoyens modèles parce qu'on leur promet un café gratuit ?
Non, mes amis, ne soyons pas dupes. Ce " tourisme vert " n'est qu'une nouvelle arnaque marketing pour nous faire avaler la pilule d'une industrie touristique toujours plus vorace. Pendant qu'on nous amuse avec des initiatives "ludiques", on continue à bétonner, à polluer, à épuiser les ressources de notre pauvre planète.
Alors, que faire ? Eh bien, peut-être qu'au lieu d'inventer des concepts fumeux pour attirer toujours plus de touristes, on pourrait simplement... arrêter ? Imaginez un monde où les gens resteraient chez eux, découvriraient les merveilles de leur propre région, réapprendraient à apprécier ce qu'ils ont sous les yeux plutôt que de courir à l'autre bout du monde ?
Mais bon, je rêve, je sais. En attendant, préparez-vous à voir débarquer des hordes de touristes "écolos" au Danemark, fiers de leur badge "J'ai sauvé la planète en ramassant un gobelet". Et quand les derniers ours polaires crèveront de chaud sur la banquise qui fond, on pourra toujours se consoler en se disant qu'au moins, les touristes auront eu droit à un café gratuit.
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013.