Magazine En France

Les Grandes courbes de Bézier

Par Eric Mccomber

Les miracles se sont produits samedi matin et tous les petits machins sont arrivés in extremis. Les Beaux Pallois avaient affaire vers la Corse, alors je suis monté dans leur sillage et nous avons tous dormi près du Somail, dans un village appelé Bize-Minervois (ne pas confondre avec Cuni-Ménervepu). Ça m'a vraiment réjoui de retourner là-bas, parce que l'endroit est totalement charmant. C'est marrant, sur une carte routière, on croirait le plus petit hameau de France. Mais sur les cartes du Canal, c'est un fleuron.
Comme prévu, ça n'a pas été de tout repos, la première vraie sortie tout équipé. Chaque sacoche s'est décrochée au moins une fois, la palme revenant à l'arrière-gauche, celle où y a pas grand chose de précieux, Sept. Je suis content d'aller à Sète plutôt qu'à Sansincante-les-Prés. Puisque l'enchantement de mes Pallois d'amour continuait à me nimber, la plus docile (décrochée qu'une fois) était la sacoche-ordi. Je le teste à l'instant même. Todo va bene. Ouf. J'ai donc progressivement modifié les accrochages et les fixations, et je ne peux déplorer le moindre incident au cours des trois dernières heures.

La Gaxuxa aime la route caillouteuse. Et tant mieux, parce que celle-ci l'était ! Ouh. Sans remorque, c'est le bonheur. Le Sud de la France est une contrée esthétiquement époustouflante. Ça me coupe les genoux, parfois. Et je dois descendre prendre des photos. Vous n'en avez que trois, aujourd'hui, passque connexion pourrave. Mais je referai des billets. J'ai laissé la Petite Chinoise à mes potes. Heureusement. Je ne crois pas qu'elle aurait survécu à cette journée cata côté bagages. Par contre, ce soir, elle me manque un peu.
De retour dans le confort fantastique de ma tente. J
'ai trouvé des tas de trucs pour me rendre la vie délicieuse.

Je n'arrive pas à croire tout ce qui vient d'arriver. Trois semaines d'ascension vertigineuse de mon moral, au point où je perds parfois le sens de ce qui se produit. Vraiment, jamais je n'aurais cru que ce petit ouvrage, cette petite laine que je tisse patiemment, ait pu engendrer un tel nombre d'élans. Je suis incrédule et gaga. Enfin, j'ai l'impression de m'approcher timidement de ma belle histoire comme on pointe le bout du doigt de pied dans un lac magnifique. Je sens que je m'échappe d'une chrysalide et que je pourrais pointer mon guidon n'importe où. On dirait que je ni le lieu ni le temps n'ont d'importance. Que je suis à l'orée de liberté. J'ai tant voulu un pays, j'ai tant voulu un chez-moi. J'ai tant cherché les lendemains qui fredonnent, s'esclaffent et sifflotent. Peut-être bien que ma recette toute simple (aimer, apprendre, œuvrer) prend juste du temps à livrer ses fruits. C'est drôle, j'ai craint l'hiver en moi, l'an dernier et c'est le printemps qui commence. Quel paradoxe, la grande guerre qui menace au loin et mon aube se lève. Eh beh…
—© Éric McComber

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