Il nous a fait peur Gilbert.
Et il doit d’être encore parmi nous à son casque, et à sa pratique sportive régulière. Je vous en avais parlé en mai dernier . La semaine dernière, un refus de priorité de la part d’une voiture a bien failli lui être fatal. Après un vol plané de plusieurs mètres, il s’en sort bien choqué, mais sans traumatisme grave. Gilbert, ancien cheminot, est très organisé, et il avait bien mis son casque, ce que ne font pas un certain nombre de cyclos, et ce qui devrait leur servir de leçon.
Mais surtout, Gilbert est resté sportif, à 82 ans. Il continue à vivre sainement, mange de bon appétit, et pratique le vélo, à son allure, une ou deux fois par semaine. Gilbert a longtemps été président du cyclo-club de Templemars, et il est toujours prêt à rendre service, à entraîner l’un ou l’autre à pratiquer son sport, à accompagner des sorties diverses et variées. Et c’est aussi cela qui le sauve. Parce que le sport, c’est la santé, même si les sportifs dits de haut niveau ne donnent pas un exemple édifiant.
Jeudi, au moment où Gilbert était accidenté, les coureurs du Tour de France dévalaient de Bourg Saint-Maurice jusqu’à Saint Etienne. Ce Tour de France qu’on dit du renouveau a été bouclé par son vainqueur, Carlos Sastre, à une moyenne de 40,492 km/h, la cinquième de l’histoire (essayez de rouler 5 minutes à vélo à 40 km/h…). Il a été plus rapide que Lance Armstrong en 2005, c’est tout dire. Carlos Sastre a fait partie, avec Laurent Jalabert, de l’équipe dirigée par Manolo Sainz, plus que mouillé dans l’affaire Puerto, il a été l’équipier de Iban Mayo, contrôlé positif à l’EPO en 2007. Son directeur sportif est le Danois Bjarne Riis, qui a reconnu s’être dopé quand il a remporté le Tour de France en 1996. Il est le beau frère de José Maria Jiménez, grimpeur flamboyant surnommé «El Chavo», décédé d’un infarctus au cours d’une cure de désintoxication en 2003 à l’âge de 32 ans. Bref, Carlos Sastre a l’air tout gentil, presque sympathique, mais autour de lui, cela ne respire pas le bon air et l’eau fraîche. Antoine Vayer explique que pour effectuer la montée de l’Alpe d’Huez au cours de laquelle il a conquis le maillot jaune, il a développé une puissance extra-terrestre de 430 watts. On en pense ce qu’on veut… J’avais cru comprendre dans mon jeune âge que les grands sportifs et notamment les adeptes de la petite reine étaient censés être des exemples.
Et bien, malgré ces tristes simagrées du sport-spectacle, de ses dérives mercantiles et de ses conséquences assassines, je reste farouchement attaché à la pratique du sport. Si vous avez un doute, parlez-en à Gilbert.