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Le syndrome Motorola

Publié le 25 août 2008 par Alexandre Tizel

Capacité d'innovation insuffisantes de nos industries ?

Si il y a un secteur qui bouge pas mal actuellement, c'est le secteur de la téléphonie mobile. On ne compte plus les rachats, les fusions, et les mouvements de fond qui agitent ce secteur. Ce dernier fait intervenir des acteurs de la vieille Europe et des Etats-Unis, en lutte contre des industriels asiatiques dont on ne parlait jamais il y a quelques années.

Ce secteur est caractérisé par un marché de masse, où les constructeurs doivent constamment innover pour se maintenir à flot, sous peine de perdre des parts de marché conséquentes. Et l'avance des différents acteurs doit être maintenue pour ne pas perdre rapidement des parts de marché. Vous ne vous en êtes peut être pas rendu compte, mais le dernier constructeur de mobile français viens d'etre revendu. Il s'agissait de la branche mobile de Sagem, dont la part de marché mondiale ne dépassait pas les 1%. Alcatel ayant rendu les armes bien avant... Et oui, en matière de mobiles, il faut savoir innover, et anticiper les modes. Nokia, leader actuel du marché, en sait quelque chose. Il a perdu beaucoup d'argent il y a quelques temps pour ne pas avoir anticipé l'arrivée des écrans couleurs, jugeant le besoin accessoire pour les utilisateurs (c'est d'ailleurs à cette époque que Sagem avait connu sa période de gloire, avec sa série de téléphones MX). Le multimédia est arrivé par là, et il est extrémement couteux désormais pour un fabricant de concevoir des mobiles qui sont de véritables PC de poches (et même parfois plus) : lecteur multimedia, appareil photo, radio, connexions bluetooth, wifi et infra rouges, systèmes d'exploitation propres, organiseurs... Les mobiles font tout, ou presque, et les innovations se succèdent à une vitesse infernale.

Les 5 premiers constructeurs mondiaux sont actuellement Nokia (37,8% de pdm), Motorola (14,3% de pdm), Samsung (13,4% de pdm), Sony Ericsson (8,8% de pdm) et LG (6,8% de pdm). A eux cinq, ils se partagent donc plus de 80% du marché mondial. Il font des marges non négligeables, mais sur un marché de masse. Développer un mobile coute cher, il faut en vendre beaucoup pour être rentable... Et pour en vendre beaucoup, innover constamment est le maitre mot.

Motorola, dont le maitre mot est l'esprit d'invention, en fait actuellement les frais. Ils ont eu leur heure de gloire il y a un peu plus d'un an avec le Razr, un mobile innovant qui se vendait comme des petits pains. Le PDG de Motorola a alors tout misé sur ce produit, sans anticiper le fait que les autres constructeurs n'allaient pas tarder à réagir et à proposer leur propre produit, ayant des caractéristiques encore plus intéressantes. Du coup, Motorola se retrouve dépassé. Leurs ventes sont en chute libre. Obligés de restructurer leur branche mobile pour avoir sans doute trop écouté les discours toujours trop optimistes de commerciaux n'ayant aucune compétence en matière d'innovation... Leur principal marché - les états unis - traversant une période assez morose en ce moment. Au dernière nouvelles, Motorola vient de chuter en troisième place des constructeurs de mobiles.


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