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Spore, révolution videoludique

Publié le 11 août 2008 par Jérémy Dumont

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Volontiers auto-proclamé ” révolution vidéoludique”, Spore constitue surtout une manne pour Electronic Arts, le leader mondial du jeu. Alors que seul l’éditeur de créatures - un simple produit d’appel - est pour l’heure sorti, la nouvelle licence de Maxis arrive déjà en tête des ventes sur PC, notamment aux Etats-Unis.

Et la direction du groupe d’envisager, très rationnellement, toutes sortes d’hypothèses pour maximiser, encore un peu plus, les profits. “Nous avons clairement une occassion de monétiser l’après lancement”, explique John Ricitello, le président du groupe, précisant que pourrait bientôt se poser “la question des extensions, et de contenu additionnel”. Les micro-transactions, de coutume prisées par les MMO gratuits joués en Asie, pourraient aussi être intégrées dans une version finale du jeu. Si cette piste se confirmait, nous trouverions là en régime de la double paie. Car si les objets sont payants dans les jeux en ligne asiatiques, c’est en contrepartie d’une inscription gratuite…

En procédant de la sorte, EA poursuit sa stratégie de monopole du jeu sur PC. Spore, dont la sortie est prévue le 7 septembre, s’inscrit dans le sillon de l’interminable série des Sims. Plébiscités, depuis l’an 2000 par plus de 100 millions de joueurs dans 60 pays, Les Sims ont ouvert la voie aux énergumènes de Spore, bientôt déclinés sous toutes les formes. Est-ce dire que l’innovation a définitivement déserté la plateforme PC ?

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Comment comprendre également qu’EA, rarement contesté, cherche à ce point à maximiser ses rentes sur PC ? Les MMO, produits par le rival Vivendi-Blizzard, ne sont pas tout à fait du même ordre… D’autant plus qu’en consultant les données économiques du premier trimestre, publiées la semaine dernière, tout semble aller pour le mieux pour le groupe américain. Avec 95 millions de dollars de pertes annoncées, celles-ci sont bien en deçà des prédictions des analystes, qui tablaient sur 111 millions de dollars. Par ailleurs, ces pertes sont habituelles dans l’industrie du jeu, après le pic excédentaire de la période hivernale.

Toutefois, en examinant le détail des recettes, la plupart provient désormais de jeux majoritairement joués sur consoles comme Battlefield: Bad Company, UEFA Euro 2008 ou Rock Band. John Ricitello reconnaissait également récemment avoir “manqué le train de la Wii”. Le marché du jeu sur PC constitue dès lors un point d’appui essentiel, et ce, peut être au détriment de l’originalité des productions. A moins que Mirror’s Edge, par son esthétique et son gameplay, ne contrecarre des schémas trop attendus.

ARTICLE : Laurent Checola

Lu sur le blog Playtime


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