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Le "streetbooming", nouvelle tendance venu du net

Publié le 01 août 2008 par Jérémy Dumont

Le mystérieux message remis aux internautes qui participent au "streetbooming" donne un rendez-vous secret à une heure très précise. Chacun doit respecter une consigne individuelle et loufoque, comme apporter une banane et l'utiliser comme un "gros flingue" contre un individu portant une valise rose. Sorte de jeu de rôle grandeur nature, le "streetbooming" se sert de la rue comme terrain de jeu et fait participer un réseau d'internautes à des improvisations. Cette forme évoluée du "flashmob", rassemblement dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d'avance, est née au Québec au début du siècle.

Mais, à l'inverse du "flashmob", le "streetbooming" permet aux participants de communiquer entre eux. "Le flashmob n'est pas assez créatif, explique Mirianne Lavallée, une Québécoise à l'origine du phénomène. On se connecte à Internet, on repart, on ne se connaît pas, on ne se parle pas."

L'idée germe alors de créer un mouvement sur le même principe, mais en "décomposant une action qui ferait participer plein de gens, comme si on était dans le même corps. C'est une manière d'être ensemble, de valoriser la créativité de tous".

Une des figures phares du "streetbooming", la "tactique des Indiens", consiste à reproduire des gestes et à les transmettre à son voisin. Une autre, "no limit", consiste à marcher sans limite dans la rue : si un "boomer" bute contre une barrière, un autre va aussitôt reprendre son chemin de l'autre côté de l'obstacle. Le but est de créer une "fresque humaine" où chaque personne a son importance puisqu'elle peut changer le cours de la "street story".

Le "streetbooming" s'est rapidement exporté en Allemagne, en France, puis à Singapour et à Hongkong. A Paris, un petit groupe se retrouve régulièrement pour "boomer". Parmi eux, Dark, dont le costume est fait d'une coque de scooter vissée sur le dos, pour qui la magie du "streetbooming" consiste à "voir la rue avec des yeux d'enfants". "C'est s'amuser ensemble et la spontanéité du moment qui sont importants", ajoute-t-il. Pour Mark, son acolyte, il s'agit plutôt de "développer le potentiel artistique de chacun".

RÉSEAU D'INITIÉS

Le groupe a récemment tenté l'expérience au festival Chalon dans la rue à l'invitation de son directeur, Pedro Garcia. Participer à des festivals a d'abord paru comme contraire à l'essence même du "streetbooming", qui prend forme sur Internet ou par SMS via un réseau d'initiés. Les boomers se sont pour l'occasion adaptés à un public débutant.

L'essai s'est révélé positif puisque les nombreux participants se sont vite pris au jeu. L'expérience se renouvellera à Aurillac pour le Festival international de théâtre de rue, prévu du 20 au 23 août.

Festival international de théâtre de rue, Aurillac (Cantal). Tél. : 04-71-43-43-70. Du 20 au 23 août. De 6 € à 17 € ; entrée libre à de nombreux spectacles. Sur Internet : www.aurillac.net.

21 juin 2008: streetbooming á Villeurbanne

ARTICLE :Mélanie Bulan

Lu sur LeMonde.fr


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