Dans un argumentaire assez lapidaire, le zélé chroniqueur de Wired, Scotty Stein, prédit la victoire finale du Iphone sur les consoles portables. Processeur plus puissant qu’une PSP, écran tactile plus réactif qu’une Nintendo DS… L’appareil d’Apple battrait les deux leaders du marché à leur propre jeu, principalement pour des raisons techniques.
N’est-ce pas rendre un jugement hâtif ? Si le iPhone peut paraître une plateforme séduisante pour le jeu, de nombreux obstacles demeurent. Comme le fait remarquer un commentateur sur le site Wired, qui voudra, par exemple, “jouer pendant quarante-cinq minutes, sans pouvoir téléphoner ou se connecter à Internet” ?
L’histoire du jeu vidéo a également récemment montré que les capacités technologiques d’une machine ne suffisaient guère à garantir le succès. Par ailleurs, l’auteur occulte totalement l’adaptation progressive des concurrentes de l’iPhone que sont les consoles mobiles. De simples instruments de jeu, elles deviennent à leur tour des outils de navigation Internet, voire de lecture de films ou de conversation téléphonique.
Il faut également se défier des annonces fracassantes de partenariat d’Apple avec Sega, Electronic Arts, ou PopCap. Monkey Ball, présenté en grande pompe, n’est-il pas qu’un portage ? “Développeurs, attention : au travail”, conclut le rédacteur de Wired. De fait, comment envisager la production de licences originales sur iPhone ?
Pour l’heure, les applications les plus intéressantes ne viennent pas d’éditeurs reconnus, mais de petits studios indépendants, à l’image de Trism, le puzzle game de la société Demiforce. L’apport ludique le plus important pour l’iPhone vient finalement d’applications borderline, comme les émulateurs de consoles des générations précédentes.
Si Apple souhaite réellement s’investir dans le domaine du jeu, elle devra donc prendre soin d’éviter le syndrome de la NGage de Nokia. Avec 7 millions d’iPhones vendus, contre près de 75 millions de Nintendo DS, et 36 millions de PSP, selon les chiffres de VGChartz, Apple doit aborder ce nouveau marché avec humilité. D’autant plus que la téléphonie mobile, déjà établie dans le domaine du jeu, constitue déjà une sérieuse concurrence. En 2012, le marché du jeu sur téléphone devrait même égaler celui des consoles portables.
Crédit Photo : Apple
ARTICLE : Laurent Checola
Lu sur le blog Playtime