Il y a trèèès longtemps, quand on avait douze ans et qu'on aaadorait une chanson (par exemple, Step By Step, des New Kids On The Block, ou Eternal Flame, des Bangles ; oui, c'est naze, mais que les trentenaires n'ayant pas essayé d'emballer sur ce slow me jettent la première pierre), on ne téléchargeait pas sur internet. Non non non. Pas parce qu'on avait la Sagesse et qu'on savait que le téléchargement, c'est le Mal. Mais pour une raison très simple : internet n'existait pas*.
Donc, qu'est-ce qu'on faisait, quand on avait douze ans et qu'on voulait ab-so-lu-ment pouvoir écouter Your Eyes en boucle, en rêvant au Pierre ou au Frédéric qu'on n'avait pas osé essayer d'embrasser à la boum chez Nathalie ? Ben, on prenait une cassette vierge, on attendait que la chanson passe à la radio, et on l'enregistrait en tâchant d'avoir le moins de bout de pub possible avec la chanson.
Des fois, on copiait carrément des albums entiers. Voire des intégrales.
C'est sur une de ces cassettes que j'ai découvert Sex Shop, de Serge Gainsbourg. La caractéristique principale de ces copies pirates préhistoriques étant soit l'absence de titres (fallait tout recopier à la main, on avait la flemme), soit des titres illisibles (fallait tout recopier à la main, on avait pas le temps de s'appliquer), je n'ai jamais su comment s'appelait cette chanson et je ne l'ai jamais réentendue. Jusqu'à hier, où je suis tombée dessus par hasard sur YouTube.
Une pensée au Têtard Têtu, à qui cette cassette appartenait, et qui a dû supporter cette chanson en boucle pendant des semaines, dans son tout petit studio du boulevard de Grenelle.
* Mais on avait le Minitel, hé hé !