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Bilan des JO (1/2) : Les individualités

Publié le 27 août 2008 par Benjamin Magras

Les JO sont terminés. Le monde peut à nouveau vaquer à ses occupations premières, la plus grande vitrine internationale du sport s’est éteinte en même temps que la flamme olympique. L’occasion pour Fitéo de dresser un bilan en deux temps des performances que l’on retiendra de cette 29ème olympiade avec ce premier zoom sur les deux superstars de ces Jeux, Usain Bolt et Michael Phelps.

“A star is Bolt”

Incontestablement, Usain Bolt aura marqué de son empreinte ces Jeux Olympiques de Pékin. Trois médailles d’or dans les disciplines reines de l’athlétisme avec 3 records du monde qui semblaient imbattables et surtout avec une facilité déconcertante qui fait jaser dans le milieu sportif. Que ce soit sur 100m avec son temps canon de 9″69 en relâchant à 20 mètres de la fin (!), sur 200m avec une course époustouflante et un incroyable chrono de 19″30 ou sur le relais 4×100m où la Jamaïque a définitivement enterré le sprint américain, les performances de Bolt suscitent un nombre incalculable de commentaires.

Le plus intéressant sera de savoir comment évoluera ce personnage qui ne fait pas nécessairement l’unanimité au sein du petit monde de l’athlétisme. Tantôt génial et révolutionnaire pour la majorité, tantôt nonchalant et peu respectueux des adversaires pour les plus suspicieux, à commencer par le président du CIO Jacques Rogge qui n’a que peu apprécié son comportement vis à vis des autres concurrents, l’attitude d’Usain Bolt a bien failli jouer des tours au nouveau roi du sprint, le goût prononcé de la fête et des pratiques peu en adéquation avec le sport de très haut niveau ayant pu sceller un destin tout autre au sprinteur de Kingston.

La précocité de ses performances aurait en effet pu avoir raison de la carrière de Bolt. Ainsi, il signa un chrono référence sur 200m de 20″61 à l’âge de 15 ans avant de passer sous les 20 secondes à l’âge de 18 ans, avec le record du monde junior toujours en vigueur de 19″93 !  Mais sûr de son talent, il s’était alors délibérément détourné de l’entraînement. Et même si au final, sa progression semble linéaire et logique, on se demande si la carrière d’Usain Bolt brillera comme pour Carl Lewis autant par ses performances que par sa longévité.

Outre sa personnalité, c’est aussi physiquement qu’il se distingue de la concurrence. Ses courses historiques signent la fin des profils musculeux à la Maurice Greene, Justin Gatlin, Tim Montgomery ou encore Michael Johnson, anciens recordmen du monde et par ailleurs tous convaincus ou fortement soupçonnés de dopage. La performance d’Usain Bolt a été analysée et décortiquée par de nombreux experts qui mettent en avant des prédispositions génétiques et une régularité dans l’amélioration des performances, qui sont d’autant plus exceptionnelles que leur révélation a été précoce.

Reste à savoir si un tel profil longiligne pourra se généraliser dans les autres disciplines et ainsi contrer l’évolution des profils de plus en plus musculeux des champions de tennis comme Rafael Nadal ou Serena Williams, de Basket avec Lebron James ou encore au football comme c’est le cas des attaquants modernes à la Thierry Henry, puissants rapides et techniques.

Toujours est-il qu’un phénomène s’est révélé aux yeux du monde un soir du 16 août 2008 et qu’il s’agit là bel et bien de 10 secondes mythiques gravées dans la mémoire du milliard de téléspectateurs ayant suivi cette course de folie, permettant à “Lightning Bolt” de rejoindre définitivement Jesse Owens et Carl Lewis au Royaume du sprint mondial.

La natation ne manque pas de “Phelps”Michael Phelps

Il l’avait crié haut et fort. Michael Phelps n’avait qu’un seul et unique objectif à Pékin : effacer le mythique record du nageur américain Mark Spitz obtenu aux jeux de Munich en 1972 et qui avait décroché 7 médailles d’or lors de cette seule olympiade.

Au terme des compétitions de natation, Phelps aura non seulement  battu ce record incroyable en remportant 8 médailles d’or, mais il aura en plus battu 7 records du monde au cours des différentes finales. Et pourtant, l’autre homme fort des JO n’est pas passé loin de “l’échec” tant sa victoire en 4×100 m et en papillon n’a tenu qu’à un fil.

Plus précisément 8 centièmes contre l’équipe de France lors d’une finale du 4×100m nage libre historique, et 1 centième au cours de la finale du 100 mètres papillon face au Serbe Milorad Cavic. Un coup de pouce du destin pour certains, les fruits d’une préparation hors norme pour d’autres lorsqu’il s’agit de commenter les performances de l’un des athlètes les plus complets de ces JO de Pékin.

Outre les contrats aussi dorés que ses médailles qu’il s’apprête à signer (Nike et Speedo s’affrontent à coups de millions de dollars pour en faire leur nouvelle égérie et ses mémoires sont déjà en cours d’écriture), le domaine sportif est toujours à l’ordre du jour pour Michael Phelps qui souhaite continuer et défendre certains titres à Londres en 2012 et s’est fixé de nouveaux objectifs.

«Maintenant, je veux seulement m’amuser dans la natation. Je ne ferai plus le 400m 4 nages, qui me dévore l’esprit, ni peut-être le 200m 4 nages. En revanche, affronter Bernard sur 100m nage libre me taraude. J’ai effleuré son ancien record du monde d’un centième. Cela pourrait être un beau défi à Rome» a déclaré le roi de la natation. Un beau défi donc et des championnats du monde de natation prometteurs se dessinent donc en 2009.

Dans l’histoire des JO, rarement de telles individualités auront écrasé à ce point leur discipline. Que ce soit Usain Bolt, Michael Phelps mais aussi Chris Hoy, rentré aussi dans l’histoire des jeux en décrochant trois titres lors des épreuves de cyclisme sur piste en vitesse individuelle, vitesse par équipe et au cours de la spectaculaire épreuve de Keirin, ils auront marqué ces jeux olympiques de leur empreinte et font désormais partie de l’histoire de l’olympisme. S’ils faisaient partie de la même nation, ces trois champions brigueraient à eux seuls le 7ème rang du tableau des médailles !


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