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Which woman on the beach ?

Publié le 27 août 2008 par Joachim
Entre la jaquette du DVD coréen de Woman on the beach (Hong Sang-Soo 2006) ... et l'affiche française du même film... on se dit que l'une des deux trompe nécessairement sur la marchandise. A moins que les différences culturelles changent à ce point les perceptions: ce qui serait vu comme une comédie romantique par le public local pourrait-il se muer sous nos yeux en drame introspectif? Mouais...
Et pourtant, dans la volte-face que se jouent ces deux affiches, il y a une part de l'essence du cinéma d'Hong Sang-Soo: pas tant celui d'un cinéma "doux-amer" que d'un cinéma qui fait du poids de l'hésitation et du plomb de l'indécision sa matière première. Ces deux affiches, elles fonctionnent finalement comme les séquences de La vierge mise à nue par ses célibataires (Hong Sang-Soo 2000) : on a besoin de les voir deux fois pour comprendre, pour comprendre surtout qu'elles peuvent dire la vérité d'un sentiment comme son exact contraire. Dans La vierge... le film paraissait recommencer au bout d'une heure, revenir à son point de départ sauf que les séquences un peu rallongées, un peu raccourcies, jamais dans le bon timing, toujours dans le trop tôt ou le trop tard finissaient par dessiner un film teinté d'une toute autre lumière sentimentale que celle qu'on avait soupçonnée au départ.
Woman on the beach distille la même alchimie, mais sans que l'on détecte le moindre attirail formel. Encore plus fort de parvenir à une telle virtuosité invisible. Scindé en deux, également basé sur la répétition des motifs et des postures, le film coule pourtant de sa plus belle eau sans aucun forçage scénaristique et semble désigner un point de jonction improbable entre un film "au naturel" et un film "à dispositif".
Somme toute, l'affiche idéale de Woman on the beach ne peut être que la superposition des deux.

Déjà parce qu'elle résume mieux l'histoire: celle d'un homme qui voudrait serrer deux femmes dans ses bras tout en ne sentant que la présence d'une seule.
Ensuite et surtout parce que cela rendrait justice à la conjugaison si précieuse du cinéma de Hong Sang-Soo: celle de l'inspiration (au sens de l'inspiration auprès d'une muse, ce que montre l'affiche française) et celle de la respiration du réel (que nous souffle l'affiche coréenne).

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