Il faut en faire une évidence contagieuse...
Par Francis Rosenstiel
Il s'agit aujourd'hui, d'une affirmation face à notre propre histoire.
La primauté de la Paix s'est petit à petit imposée ici, et cela après des tourments inégalés.
Les fossés idéologiques ont été comblés, de manière spectaculaire depuis 1945 et 1989 notamment. Certes le processus de cicatrisation a été tantôt assisté, tantôt traumatisant, mais il existe bel et bien, malgré des reliquats de facticité !
1949 le Conseil de l'Europe est créé, grâce à la vision d'un Churchill notamment Le Conseil mettra en place un mécanisme unique et efficace de protection des droits de l'Homme : une anticipation exemplaire...
Peu après, les Communautés puis l'Union européenne verront le jour ,marquant pour ce vieux continent une nouvelle jeunesse politique collective qui saura progressivement s'affirmer comme une force politique autonome .exemplaire et unique à ce jour,elle aussi.
L'OTAN par contre, depuis la fin de la guerre froide, est, elle, dans une sorte d'hibernation politique, tout en demeurant militairement bien vivace. Ce décalage doit impérativement être, pour le moins, repensé d'urgence et réadapté. Cela comportera un impact psychologique bénéfique, tous azimuts, au lendemain de l'élection présidentielle américaine, notamment.
Il existe certes aujourd'hui des effets de traîne de l'atrophie des empires et du réaménagement des zones d'influences respectives au Caucase, entre autres, mais ailleurs aussi, ne serait-ce qu'en Crimée ou en Ukraine!
Les idéologies ne se heurtent plus frontalement en Europe, mais elles ne connaissent pas encore d « 'enthousiasme » de substitution. ... si ce n'est la paix !
Il subsiste certes des morts, ainsi que des erreurs de calcul et des incohérences psychologiques accumulées. Mais il demeure à travers toute l'Europe, et au-delà, bien sûr, un impératif catégorique de maintenir la paix sur la base des nouvelles donnes géopolitiques désormais en place. Il existe à cet égard un consensus, même s'il ne supporte pas d'inventaires trop minutieux.
Parmi les priorités communes il y a la lutte contre le terrorisme international et les intégrismes ; il y a aussi les « dossiers » en souffrance notamment le Moyen-Orient où se dessinent laborieusement de nouvelles géométries, sans lesquelles les dialogues « gelés » ou virtuels ne peuvent (re) prendre vie. Le dossier irakien doit être positivement soldé et la Syrie doit confirmer sans ambiguïté ses bons choix sans tarder
Il y a, plus à l'Est encore,à l'ombre maléfique de l'Iran,l'Afghanistan et le Pakistan, un « Hinterland » de plus en plus fragile et pour le moins incertain
Aux portes de cela, deux géants, l'Inde et la Chine, des partenaires incontournables l'un démocratique, l'autre pratiquant encore le double langage, qui pour l'instant n'en est hélas qu'un seul !
Là aussi, Olympiades, ou non, il faudra un jour prochain veiller à installer une cohérence crédible : bien plus qu'un feu d'artifice(s) !
Dans tout cela l'Europe, tel David, se débat et s'est affirmée face à des points d'interrogations, sur un chemin mal balisé de clignotants incertains. Elle dispose d'un atout essentiel : sa propre certitude , l'une des rares réalités politico-économiques fortes de la scène internationale.
En toile de fond du moment, tous attendent , pour des raisons diverses ou opposées, l'issue de l'élection présidentielle américaine,véritable carnaval d'incertitudes et de non-dits aussi.
C'est affirmer qu'une Europe facteur de stabilité et de fiabilité politique,telle qu'elle est aujourd'hui majoritairement perçue,est devenue essentielle.
Cette perception inspiratrice et stabilisatrice de l'Europe n'a jamais été aussi forte et pertinente par le passé. Elle doit encore être encouragée sans faiblesse mais avec résolution et persévérance.
Il s'agit là d'un constat, d'une contrainte, et d'une incitation exceptionnels dans notre histoire.
Cette réalité nouvelle prévaut d'autant plus que l'enjeu fédérateur d'énergies tout autant que de crédibilité n'est et ne sera autre qu'un nouvel espace de paix, basé sur la justice et le droit. Cet espace va de l'ouest européen bien au-delà de Moscou.
Ainsi la Russie, découvrira aussi que le véritable centre de sa vision politique se trouve bien à l'Ouest .Telle sera la nouvelle évidence de ce siècle.
Francis ROSENSTIEL