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Ça va mal finir…

Publié le 28 août 2008 par Philostrate
Régulièrement, Philostrate donne la parole à des personnalités portant un regard décalé sur le monde du sport, désireuses de faire partager leurs coups de cœur, leurs témoignages ou leurs désillusions. Aujourd'hui, Paul Gibersztajn, journaliste à Netboxe.com et correspondant en France de Spornavi (Japon), pointe les errements de l'arbitrage à Pékin.
Ça va mal finir…   À force réaliser des « petits arrangements » entre amis dans les sports soumis au bon vouloir des juges, certaines disciplines vont connaitre un réveil pénible. Après le scandale de Salt Lake City 2002, qui obligea le CIO à attribuer deux médailles d’or (!) dans la discipline du patinage en couple, on pensait naïvement que les sports soumis à l’appréciation des juges feraient un peu de ménage, la peur du gendarme aidant. C’était mal connaître les pique-assiettes de l’olympisme, capables de vous organiser un jury « compréhensif » avec l’agilité d’un joueur de bonneteau. Comme d’habitude, les boxeurs en ont fait l’expérience. Particulièrement Nordine Oubaali et Alexis Vastine, ce dernier étant littéralement spolié d’une victoire qui lui tendait les bras. Sous le coup du scandale, les juges ont cru bon de donner un coup de pouce à Daouda Sow (qui n’avait pas besoin de ça) dans sa demi-finale face au Cubain Yordenis Ugas, en lui offrant quelques touches dans la dernière reprise.

   À la suite du tournoi, le dénommé Rudel Obreja, président de la fédération roumaine de boxe et vice-président de l’AIBA (Association Internationale de Boxe Amateur) a été accusé de tentative de manipulation. Peu désireux de servir de mouton noir, il a immédiatement convoqué la presse pour balancer sur d’autres membres du comité directeur de l’AIBA. Il a notamment déclaré : "le Coréen Ho Kim a manipulé de l'argent noir lors du congrès AIBA de Novembre 2007. C'est grâce à lui que l'actuel président de l'AIBA, le Taïwanais Wu Ching-Kuo est arrivé au pouvoir". Curieusement, le même Ho Kim a interrompu la conférence de presse de M.Obreja en coupant les fils de son microphone !!! On reste pantois devant tant de transparence et on perd beaucoup de notre sévérité à l’égard du Tae Kwon Doka cubain Angel Matos, coupable d’avoir corrigé lui-même un arbitre dans un sport où les décisions sont parfois aussi curieuses qu’en boxe. Certes dans ce cas, le règlement jouait contre Matos, mais à trop vouloir se partager les gâteaux dans les arrières salles plutôt que sur les rings, tatamis, et autres patinoires, certains sports risquent purement et simplement de se voir retirer du programme olympique.
   La passion du public étant plus faible pour la boxe amateur et le Tae Kwon Do que pour le patinage artistique, les deux premiers semblent naturellement plus menacés.
On connait des dirigeants du Karaté qui ont du se régaler en voyant le pitoyable spectacle que donnait le « cousin coréen » (1) à Beijing. Quant à la boxe, lorsque l’on entend Alexis Vastine déclarer à chaud qu’il comprenait que des magouilles existent en tournoi mais qu’au JO cela faisait désordre, on se dit qu’elle a du pain sur la planche…

Paul Gibersztajn (1) Souvent appelé le « Karaté coréen », le tae Kwon Do, est devenu sport olympique en 1988 à Séoul grâce à un habile lobbying de ses dirigeants, au grand dam du Karaté qui a toujours des visées olympiques.

Note de Philostrate : 60 millions de pratiquants dans le monde pour le tae Kwon Do contre 50 millions pour le karaté.


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