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[Jdrama] Chakushin Ari

Publié le 08 juillet 2007 par Heather

Poursuivant mes découvertes asiatiques, permettez-moi de vous présenter un dorama à suspense assez intéressant et intrigant. 

ChakushinAri.jpg
Titre original : 着信アリ
Titre (romaji) : Chakushin Ari
Egalement connu sous le titre : One Missed Call
Format : Renzoku
Genre : Mystère, Horreur, Policier
Episodes : 10 (1 saison)
Chaîne de diffusion : TV Asahi
Période de diffusion : 14 octobre 2005 au 16 décembre 2005
Diffusé le : Vendredi à 23h15
Chanson du générique de fin : Heart par D.D.D.

Avec :
Kikukawa Rei, Ishiguro Ken, Tsuda Kanji, Masu Takeshi, Yamashita Shinji, Sato Chiaki, Watanabe Ikkei, Hoshino Natsuko.

Synopsis :
Une rumeur se répand en ville : des personnes reçoivent un appel en absence sur leur portable, accompagné d'une étrange sonnerie. Cet appel datant du futur, passé via leur propre téléphone, leur annonce la date et l'heure de leur propre mort. Dans le message laissé, ils s'entendent mourir, leur indiquant leurs derniers instants.
Après avoir été témoin de la mort violente d'une étudiante de son ancien lycée, le lycée Meiwajyo, Yumi Nakamura se retrouve mêlée à l'enquête, visant poussée par le commissaire Sando Takayuki, qui y voit un moyen propice à sa carrière. Les morts s'enchaînent. Parallèlement, une mystérieuse histoire de sacrifice et de malédiction réapparaît dans l'ancien lycée de Yumi... (source : Drama Wiki)

Critique :
Libre reprise d'un film d'horreur japonais éponyme, datant de 2004, ce dorama de dix épisodes peut se visionner de façon totalement indépendante et ne reprend pas la même histoire.

Chakushin Ariest une série qui manie différents genres pour un résultat assez convaincant, comportant quelques points culminants bien inspirés. Elle se ré-approprie tout d'abord les ficelles classiques des fictions d'horreur asiatiques, dans la lignée des malédictions qui se transmettent par vidéo ou téléphone. Dans le cas présent, c'est une sonnerie lugubre qui annonce un appel en absence en provenance du futur où le destinataire peut entendre ses dernières secondes de vie. La série joue de façon très efficace sur ce thème, ne nous épargnant pas les morts violentes, mais sachant aussi rester dans le suggestif parfois. Elle manie une volontaire ambiguïté, hésitant dans un premier temps, puis versant peu à peu véritablement dans le fantastique. On ne peut pas parler d'une pure "série d'horreur" au sens où, si c'est efficace, on reste dans un registre encore relativement réservé (disons que ce n'est pas une série pour les plus jeunes mais rien de traumatisant). Cependant, cela est suffisant pour happer le téléspectateur dans la tension ambiante, ce dernier se glissant dans cette angoisse constante qui suit les progrès de nos deux enquêteurs, dont les pics correspondent aux morts qui s'égrènent.

L'atout de cette série est de savoir alterner les genres. Elle verse plus dans le policier au fur et à mesure que se développe l'enquête sur la "malédiction du téléphone". Les scénaristes prennent un malin plaisir à multiplier les fausses pistes et autres faux-semblant, complexifiant à outrance l'ensemble d'un tableau de crime qui soulève à chaque épisode de nouvelles questions, changeant la perspective de l'affaire. Cela a le mérite de retenir l'attention et la curiosité du téléspectateur, et surtout de compléter efficacement la tension sous-jacente et le versant plus fantastique de la série. Pour résoudre la malédiction, il faut en découvrir l'origine, mais tout n'est jamais simple.

Parallèlement, permettant d'équilibrer l'ambiance de la série, l'humour n'est jamais très loin, ponctuant deux scènes d'horreur. Ce qui amène la série à verser parfois plus dans une certaine parodie du genre, assez détachée, sans que cela dérange le téléspectateur, au contraire. Tout ce pan de la série est apporté grâce aux personnages. L'équipe déjantée du journal très particulier, versant allègrement dans le surnaturel, de Yumi ainsi que leur éditeur sont pleinement utilisées dans ce registre. Du côté des policiers également, les subordonnés ou collègues de Sendo apparaissent comme des personnages caricaturaux, dans la lignée des seconds rôles de dorama. Mais l'attrait principal se trouve dans la dynamique du duo principal Yumi/Sendo. Cette paire forcée se révèle rapidement très attachante et complémentaire. Sendo est un bureaucrate, haut placé, qui a toujours fait passer sa carrière avant tout. Il manoeuvre pour que le journal de Yumi l'affecte à cette affaire et fera dès lors équipe avec elle. Mais si Sendo est d'une arrogance à toute épreuve, légèrement maniaque envers tout ce qui touche sa voiture, il est aussi d'une témérité toute bureaucrate et toute sa détermination a tendance à disparaître quand il est confronté directement à des évènements effrayants, des agresseurs comme des cadavres. C'est à lui que revient la palme du nombre d'évanouissements. En parallèle, Yumi apparaît plus versatile et moins assurée, mais elle sait faire preuve de volontarisme quand elle veut arriver à ses fins. Si bien qu'elle se retrouve souvent à prendre les initiatives tandis que Sendo tergiverse sans en avoir l'air. Par ses mines boudeuses et son dynamisme, Yumi est finalement un pendant parfait au rigoureux et autoritaire Sendo. Le duo fonctionne très bien à l'écran, se complétant efficacement.

Ainsi, c'est un des intérêts majeurs de cette série de savoir allier humour et suspense, légèreté presque parodique et scènes d'horreur classique, le tout dans un fond de suspense constant qui interpelle. Cette alternance permet au téléspectateur de s'attacher à cette ambiance. Les retournements de situation multiples confère un rythme intéressant. Finalement, on enchaîne les dix épisodes sans s'en rendre compte, une fois que l'on est rentré dans ce mystère. D'autant que chaque épisode ou presque se termine en cliffhanger, même si le plus souvent on devine la résolution, la plupart du temps mortelle, on a le réflexe de vouloir visionner immédiatement la suite.

Sur la forme, la réalisation est correcte, en dépit de quelques coupes un peu aventureuses. L'image est peut-être un peu trop sombre, mais c'est sans doute voulu pour l'ambiance. Le budget n'était sans doute pas assez élevé pour offrir de belles morts bien sanguinolentes, même si une en particulier est spectaculaire. La série souffre peut-être aussi d'un certain manque d'imagination, les morts étant surtout travaillées dans les premiers épisodes. Mais il n'y a pas de déficit sur un plan purement formel qui nuirait véritablement à la série.

Bilan : Un dorama intéressant qui change du genre auquel j'étais habituée. La tension sous-jacente, voire parfois bien réelle, est au rendez-vous, la série parvenant à bien à recréer l'angoisse de certaines morts. De plus, la construction de l'intrigue donne un ensemble intéressant et complexe, qui parvient très bien à happer le téléspectateur.

J'ai bien fait attention à ne donner aucun spoiler dans cette review, tout l'intérêt de la série résidant évidemment dans son suspense. Cependant, le bémol principal se situe sans doute dans la résolution. Comme souvent, le mystère le précédant se révèle sans plus inspiré et inspirant. Mais cela ne peut retirer ses atouts indéniables à cette série efficace qui se regarde d'une traite.

En bonus, voici le générique de fin :


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