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Inde : les violences envers les chrétiens redoublent

Publié le 29 août 2008 par Hermas

Depuis dimanche dernier, prenant prétexte de l'assassinat de l'un de leur leader fondamentaliste - dont la police pense qu'il a été tué par des rebelles maoïstes - des hindous s'en prennent violemment aux chrétiens, brulant maisons, voitures et églises, en Orissa, notamment dans le district rural de Kandhamal.

Au moins 14 personnes de la minorité chrétienne, composée le plus souvent d'intouchables, ont été tués, 105 églises ont été vandalisées et 730 maisons de chrétiens détruites. Dans cette région, déjà victime de graves violences à Noël et en juillet derniers, des groupes d’hommes en armes fanatisés parcourent les villages en pourchassant les chrétiens et en mettant à sac paroisses, dispensaires et autres propriétés d’Église.

Le leader fondamentaliste hindou assassiné était membre du Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou, lié au parti d’opposition Bharatiya Janata) et connu pour son opposition aux conversions d’Indiens au christianisme. Il a été tué par l’organisation maoïste People’s Liberation Revolutionary Group, qui a revendiqué les meurtres. Toutefois, les dirigeants du VHP ont immédiatement rejeté cette revendication, affirmant qu’un « complot fomenté par les chrétiens » était derrière l’assassinat du religieux hindou. Un peu partout en Inde, des chrétiens ont condamné l’assassinat du leader hindouiste et appelé les forces de sécurité gouvernementales à les protéger contre d’éventuelles représailles.

À New Delhi et à Calcutta, où l’on fêtait mercredi le 98e anniversaire de la naissance de Mère Teresa, les victimes de violences ont été au centre des prières. « Toutes les écoles catholiques en Inde seront fermées ce vendredi (vendredi 29 août, NDLR). » Et ce, pour signifier « le très ferme refus des attaques répétées contre les chrétiens », selon le cardinal Varkey Vithayathil, archevêque majeur syro-malabar d’Ernakulam et président de la CBCI. Les 50 000 établissements scolaires catholiques indiens, qui comptent parmi les plus réputés, devraient donc être clos vendredi. Le cardinal Vithayathil appelle aussi les communautés catholiques à observer un jour de prière le dimanche 7 septembre pour « la promotion de la paix en Inde ».

Joint jeudi par La Croix alors qu’il se trouvait à New Delhi, Mgr Cheenath, archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, dont le diocèse couvre le district de Kandhamal, compare ces attaques, « planifiées » contre des chrétiens par des nationalistes hindous, à « un cancer minant la coexistence intercommunautaire » de la société indienne. « Nous nous sentons totalement abandonnés », poursuit-il, rappelant que les autorités d’Orissa n’ont envoyé que trois policiers pour surveiller la résidence de l’archevêque et le couvent de religieuses adjacent : « Ils n’ont même pas un bâton pour nous protéger de la foule en furie… ».

Le Vatican, qui a condamné ces agressions indignes, a convoqué aujourd'hui l'ambassadeur d'Inde, dont le gouvernement central avait affirmé avoir envoyé des troupes en renfort pour ramener le calme, dont on se demande si elles ne se sont pas perdues en route. Il ne nous est interdit ni de prier pour nos frères indiens, ni d'écrire à l'ambassade d'Inde...


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