A quand de l’air???

Il fait chaud à Beyrouth. Très chaud. Difficile à imaginer quand on est loin de ces trente à quarante degrés. Des degrés chauds, des degrés moites, des degrés moux et humides, collants ou encore poussiéreux… Ces plus de trente degrés qui m’étouffent depuis juillet.

Alors que le ramadan commence lundi, la capitale libanaise est au ralenti. Encore et toujours au ralenti. Difficile de travailler, de réfléchir convenablement avec cette chaleur. Dans la rue, les passants recherchent la moindre zone d’ombre.

Il fait chaud et, ici, il n’y a pas d’air. Depuis deux semaines, Beyrouth est enveloppée d’un drap gris où s’entremêlent nuages, poussière et pollution. Pas de vent. Il fait chaud. Moi qui suis habituée à marcher dans la ville, tout simplement parce que j’adore cela, au bout de 10 minutes, je me retrouve collante, luisante, poisseuse. Prendre un taxi service à tout prix. L’attendre à l’ombre. Pourvu que les fenêtres s’ouvrent jusqu’en bas… pas de sécurité enfant s’il vous plaît. Il fait trop chaud. Tout le monde m’avait pourtant prévenu quand je me plaignais en juin : « ce n’est pas le pire. Les deux dernières semaines d’août sont étouffantes ». Et c’est vrai.

Conséquence directe de cette chaleur : les odeurs. Le parfum des Gardénias a laissé place à celui des ordures, de la transpiration des chauffeurs de taxi ou des ouvriers ou des coursiers.

Habitués à ces étés indécents, les Beyrouthins, pour ceux qui le peuvent, s’exilent dans la montagne. Les horaires d’été en vigueur dans les bureaux leur permettent en effet de regagner les sommets du Mont-Liban pour respirer, prendre l’air avant de revenir le lendemain dans la fournaise pour travailler.

Moi, je vis jour et nuit avec mon ami le ventilateur ! Il a même un minuteur qui lui évite de tourner toute la nuit ! Ce n’est pas parce qu’il fait chaud qu’il ne fait penser à l’environnement…