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Homer Simpson n’était pas en vacances : il travaillait à Fleurus (Belgique)

Publié le 30 août 2008 par Kamizole

nucleaire-fleurus.1220091566.jpg«Fleurus», «Fleurus»… le nom me disait quelque chose… Une bataille et une victoire française, mais quand ? J’avoue être passée par le dictionnaire historique Mourre pour rafraîchir ma mémoire… 1er juillet 1690. Remportée par le Maréchal de Luxembourg…
C’est bien joli : mais lequel ? Ils furent trois à être nommés successivement maréchal de France : le père (le vainqueur de Fleurus) François Henry de Montmorency-Bouteville, duc de Montmorency…C’est pour cela qu’il y a la rue Luxembourg à proximité d’ici ; l’ancien château ayant été démoli, il s’érigeait sur l’emplacement de l’actuel Château du Duc de Dino…il subsiste non loin d’ici l’ancienne Orangerie – restaurée, elle abrite l’Ecole de musique.
Une fois encore, la bergère Kamizole est partie bien loin de ses moutons…
Or donc, selon le titre de 20 minutes «un grave incident nucléaire en Belgique» survenu le week-end dernier… à l’Institut de radio-éléments (IRE) institution reconnue d’utilité publique et deuxième producteur mondial de radio-isotopes à usage médical (imagerie médicale et traitement radiothérapique des cancers) où s’est produit une fuite d’iode radioactif. Un rejet de 45 GBq (gigabecquerels) d’iode 131, «un niveau significatif» selon l’ASN française - prévenue mercredi.
La fuite elle-même serait survenue le vendredi 22 août lors d’un transfert de cuves. Ces installations ne sont plus en mesure de filtrer les émissions d’iode radioactif, qui s’échappent alors librement dans l’atmosphère…

L’incident fut traité comme une broutille, s’agissant de la population, alors même que l’Agence fédérale belge de contrôle nucléaire (AFCN) avait estimé l’incident sérieux, le classant «3» sur l’échelle internationale. Mais, grosse boulette : l’AFCN, estimant mardi dernier (il aura quand même fallu attendre deux jours pour que la production de l’Institut soit arrêtée !) que la fuite ne faisait courir aucun risque aux riverains et à l’environnement, n’avait donc recommandé aucune mesure de précaution.
Bien avant qu’on en parlât en matière d’écologie et de prévention des risques, même si je ne lui donnais pas son nom actuel de «principe de précaution», sans nul doute sous l’influence de ma profession d’infirmière et qui plus est, les 6 années passées dans l’infirmerie d’une usine où j’étais très sensibilisée par les questions de prévention des accidents et maladies professionnelles, j’ai toujours privilégié soit l’action quand elle me semblait nécessaire soit l’abstention quand la poursuite d’une activité risquait d’aggraver la situation… Même (et surtout) en cas de doute, si minime fût-il.
Par ailleurs, je lis sur le site d’RTL «Des failles dans le système de sécurité de l’IRE de Fleurus» qu’un audit de l’Agence de contrôle nucléaire relevait il y a plusieurs mois déjà «l’absence d’exigences de sûreté et de documents écrits»
Encore la recherche de la rentabilité à tout prix (au détriment de celui de la sécurité et de la santé au premier chef) ? Rappelons une fois de plus que le nucléaire n’est pas une activité comme les autres… Les produits radioactifs sont éminemment dangereux… et pas du tout hypothétiquement.

Or, il aura fallu attendre jeudi soir pour qu’un prélèvement d’herbe réalisé dans le voisinage de l’Institut révèle un taux d’isotope radioactif supérieur aux prévisions. D’où un (tardif) branle-bas de combat : interdiction de boire l’eau, de manger des salades et autres légumes des jardins et le lait des fermes aux alentours.
Comme le souligne le Figaro : «Alerte en Belgique après une fuite radioactive» une semaine aura été nécessaire avant que la population de Fleurus (20 000 habitants) proche de Charleroi apprenne (vendredi matin) par les hauts-parleurs des voitures de police qui sillonnaient les rues de la localité qu’un «incident nucléaire sérieux» s’était produit dans un laboratoire de production de radioéléments, situé tout proche de leur domicile.
La population est déboussolée et inquiète. Toutefois, il n’est pas encore question d’ingérer les pilules d’iode prévues en cas de pollution nucléaire… «En ce moment, il n’y a pas lieu de le faire», a assuré le maire Jean-Luc Borremans… Certes, il a raison de préciser qu’il ne s’agit pas d’un accident nucléaire mais d’un incident.
Mais il est toutefois impayable : «je fais confiance aux professionnels qui me disent que la situation est sans danger et qu’il s’agit de simple mesure de prévention»… quand on mesure l’impéritie de ces mêmes professionnels !

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Ainsi, selon le Figaro, il aura fallu attendre jeudi soir pour qu’une «cellule de crise» soit constituée et de surcroît la pollution radioactive pourrait encore s’aggraver : si toute production d’iode a été stoppée, «les doses radioactives accumulées à la surface des canaux de ventilation restaient, vendredi soir, «considérables», selon l’expression de l’AFCN».
(…) «La situation se stabilise mais les rejets sont toujours en cours», a précisé vendredi Willy de Roovere, directeur de l’AFCN, ajoutant qu’il n’avait «pas encore une image parfaitement claire de la situation».
Il n’est absolument pas crédible : deux jours plus tôt, il minimisait l’impact sanitaire des émissions radioactives tout en mettant en cause les lacunes sécuritaires qui prévalaient, selon lui, à l’intérieur du laboratoire : n’était-il pas précisément charger de les faire respecter et le cas échéant, d’ordonner l’arrêt de la production ?
Gribouille ou Tartuffe ?
Selon le Monde, «la gestion de l’incident a été vivement critiquée en Belgique». “Que fait-on des gens qui ont mangé des légumes ? Pourquoi avoir attendu autant de jours avant d’annoncer des mesures”, a déclaré le député Vert Jean-Marc Nollet. Il a réclamé l’ouverture d’une enquête indépendante.»

Consignes de sécurité en Belgique après un incident radioactif
LEMONDE.FR | 29.08.08

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Homer Simpson n’était pas en vacances : il travaillait à Fleurus (Belgique)

Puisque précisément Willy de Roovere soutient qu’il n’est pas nécessaire de prendre des pilules d’iode, à la place de la population dont on s’est bien moqué, je me dépêcherais d’ingurgiter la dose nécessaire !
Ne vaudrait-il pas mieux faire prendre des pilules d’iode sans attendre d’être certain que la situation est réellement sans danger plutôt que risquer de voir plus tard se développer des pathologies graves : tumeurs bénignes ou malignes de la thyroïde, leucémies ?
Le «principe de précaution» vous dis-je !


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