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Acupuncture . . . . .!

Publié le 30 août 2008 par Osmose

On dit beaucoup, voire trop, de choses quant on approche le chapitre traitant de l’acupuncture !

Faites l’expérience.


Lorsqu'on participe à une discussion sur l'acupuncture , et qu'on s'aventure à en faire une critique fusse t’elle rationnelle, il arrive très souvent que les partisans et/ou praticiens acupuncteurs mettent en avant cet argument, connu comme étant une des multiples formes du phénomène, bien connu en psychologie sociale, de la preuve sociale :

"Des millions de chinois l'utilisent depuis des millénaires, ils ne peuvent avoir tort, c'est bien une preuve que l'acupuncture marche". Ce qui rappelle la boutade : "La merde c'est très bon, des millions de mouches ne peuvent se tromper !".


La réaction immédiate face à cela est de rappeler que les chinois ont souffert tout autant que les autres de la peste aux 6° et 14° siècles, et les historiens chinois ont enregistré de nombreuses, très nombreuses, dépressions au cours des siècles…, il faut le savoir !


Peut-être cela vient-il de la façon dont vous voyez les choses, de vos standards, voire de vos valeurs sociales. Une revue systématique1 pourra répondre à la question de savoir si certains pays ne produisent que des résultats positifs.


A ce titre, il y avait 2 recherches :


La première, rappelez-vous, utilisait Medline pour retrouver les études sur l'acupuncture avec des extraits sur 30 ans. Ces comptes-rendus devaient comparer des patients ayant été traités par acupuncture de ceux ayant reçu un placebo, aucun traitement ou un groupe contrôle.


La seconde recherche cherchait les essais cliniques randomisés publiés en Chine, à Taiwan, au Japon ou en Russie/URSS entre 1991 et 1995. En plus, 330 essais les plus récents, randomisés et contrôlés, publiés en Angleterre étaient recherchés. Ces études devaient avoir eu des patients recevant un traitement autre que de l'acupuncture, comparés à des patients ayant reçu une intervention de contrôle.

Recherche : > Les auteurs de la revue ne connaissaient pas le pays d'origine de l'étude qu'ils analysaient. Les résultats étaient une supériorité du traitement sur le groupe contrôle reposant sur :


Les constatations de l'auteur : Au moins une constatation de supériorité statistique - Au moins un résultat décrit comme supérieur au contrôle.


Pour l'acupuncture, il y a une grande différence entre les pays d'origine et la proportion d'essais montrant une supériorité de l'acupuncture. Les pays d'Amérique du Nord, d'Europe de l'Ouest et d'Asie Australe avaient des résultats positifs environ la moitié du temps, ou moins.
Ceux provenant d'Europe de l'Est, et plus spécialement d'Asie de l'Est, étaient positifs presque tout le temps.


Proportion des essais cliniques sur l'acupuncture montrant une supériorité de l'acupuncture dans 5 régions, avec le nombre d'études, selon ce qui suit :

Asie australe   N = 9   soit # 37 %

Amérique du Nord   N = 58    soit # 45 %

Europe de l’Ouest   N = 113   soit # 62 %

Europe de L’Est   N = 17   soit # 88 %

Asie de l’Est   N = 51   soit # 100 %


Les quatre pays qui atteignent 100% d'études positives pour l'acupuncture ont été comparés à l'Angleterre pour ce qui est des taux positifs pour les essais randomisés et contrôlés où l'acupuncture n'avait pas été testée. Ils avaient aussi d'importants taux d'essais positifs, à 97% pour la Russie/URSS et 99% pour la Chine. Les taux pour l'Angleterre étaient beaucoup plus faibles.


Proportion d'essais avec traitement par acupuncture faisant mieux que les groupes contrôles randomisés ou sans acupuncture dans des études de cinq pays.


Essais randomisés ou contrôlés

Essais d'acupuncture

Pays

Nombre

Positifs (%)

Nombre

Positifs (%)

Angleterre

107

75

20

60

Chine

109

99

36

100

Japon

120

89

5

100

Russie/URSS

29

97

11

91

Taiwan

40

95

6

100

L es auteurs de cette revue ont fait un terrible travail en essayant d'éradiquer tout biais de leur analyse. Ils ont bien conscience que parce qu'ils ont inclus des essais contrôlés, et n'en ont lu que les extraits, ils pouvaient avoir inclus dans leur échantillon des études pleines de biais méthodologiques. Ils ont aussi conscience que les auteurs pouvaient avoir fait des erreurs ou des oublis dans les commentaires des résultats de leurs études.


Cela dit, il y a toujours un fossé entre les études venant de différentes parties du globe. Les bais peuvent s'être installés durablement en certaines régions, ou peuvent être difficiles à déceler dans d'autres. La raison pour laquelle certains tirages au sort au hasard des patients sont enfermés dans des enveloppes métallisées vient du fait que certaines personnes passaient les enveloppes aux rayons-X afin de casser le code avant leur allocation.


L'inférence est manifeste. La qualité est plus importante que la quantité. Peu importe le nombre d'études au modèle biaisé ou inadéquat, elles ne valent pas une seule étude de taille suffisante et méthodologiquement rigoureuse. La qualité est l'élément de plus important, tout le reste est secondaire.


"Tout était faux parce que tout n'était pas juste" est une citation de George Crabbe qui peut utilement gouverner l'interprétation de la preuve.
Elle s'applique à toutes les thérapies.


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