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Pourquoi moi ,

Publié le 30 août 2008 par Osmose

Pourquoi moi … moi ?


C’est une bonne question philosophique.

Chacun peut contourner le sens et la forme du mot « moi » qui en l’occurrence ne représente pas ici le sens ésotérique du « moi » tel que la philosophie bouddhiste et occidentale définissent l’ego (le moi)

A cette question qui semble hanter beaucoup de gens depuis toujours. Il me semble que c’est la seule qui persiste avec le plus d’acuité.

Il me vient une idée, quand pensez-vous?

Se pourrait-il que la conception de tout être vivant sous forme “stéréo” — c’est-à-dire, deux moitiés symétriques soudées ensemble (comme l’est notre corps) — créé l’ «illusion» de la conscience qui m’amène à croire à ma propre existence, à me sentir comme un être «unique»?

Dès lors, ma question «Pourquoi moi … moi?» peut être formulée.. hé oui, pas folle la guêpe !

Étant formé de deux moitiés symétriques : deux bras, deux jambes, deux yeux, etc, ce «moi» que je suis se trouve l’«unique» situé à la conjonction des deux êtres, ces deux moitiés qui me composent. Ce moi serait ce que précisément nous nommons “conscience” (scientis - cum, savoir - avec).

La certitude découlant du fait que lorsque je vois, entend, touche, marche, etc…, je suis deux à le faire : ma moitié gauche et la droite. Je dis alors que je suis «conscient» et j’ai la certitude d’exister et d’avoir fait ce que j’ai fait.

Dans cette perspective, il m’est aisé de comprendre que tout n’est qu’illusion. Illusion créé par la sensation de certitude. Ce que je ressens comme un «je», ne serait que l’illusion donnée par la cohabitation de deux "moi-mêmes".

Ce qui m’amène à penser qu’il faut être deux pour que quelque chose existe, pour que l’«illusion» de la conscience apparaisse, opère : la chose elle-même et sa “vérification” (chacune des deux moitiés du cerveau servant à “vérifier” l’autre). Je dis «illusion» parce que, tous, autant que nous sommes, hommes ou animaux, ne prenons conscience de l’existence que dans la perspective “stéréo” qui constitue notre être.

Dans l’absolu, pour une plante, une cellule ou une chose inerte, quel est mon être? Je n’en sais rien. Je ne peux me connaître qu’à partir de ce qui me connecte au monde et à moi-même : mes sens et mes propres facultés intellectuelles dans mon état “stéréo”. Tout cela me donne ce que j’appelle l’illusion d’exister. Hors de ma vie, point d’illusion.


Cet être que nous appelons aussi «notre esprit» est un être qui surgit un peu de façon “magique”. Son existence n’est possible qu’en fonction de l’union effective de deux moitiés symétriques semblables.

Ces deux moitiés que nous sommes ne sont pas parfaitement symétriques. Ça me laisse penser qu’elles sont un peu à l’image des paradoxes qui m’habitent : le loup et la brebis, le bien et le mal qui se battent en moi, qui s’unissent aussi et donnent ainsi un sens à mon existence.


On a déjà dit : La nature a horreur du vide ; j’ajouterais : «La vie adore la symétrie, la paire».


La question « Pourquoi moi … moi? »


Ne se pose pas du point de vue de la philosophie du Tao(*). Selon cette philosophie, celui-ci m’englobe comme faisant partie de l’Unité de l’Univers.


Selon le Taoïsme, si j’avais la “bonne attitude”, je ne me sentirais pas détaché des autres et de l’Univers. Ainsi cette question m’apparaîtrait futile, puisque je suis moi, mais en quelque sorte, je suis aussi en même temps les autres.


(*)Il y avait quelque chose d'indéterminé avant la naissance de l'univers. Ce quelque chose est muet et vide. Il est indépendant et inaltérable. Il circule partout sans se lasser jamais.


Ne connaissant pas son nom, je le dénomme "Tao".

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