Lors de l’université d’été du Medef s’est tenu un débat sur la place de «Dieu pour point d’appui et la prière pour levier» face aux bouleversements économiques et planétaires. S’interrogeant sur la conciliation entre leurs valeurs et les impératifs du modèle économique actuel, différents représentants du christianisme, de l’islam et du judaïsme ont appelé à voir au-delà de «la responsabilité sociale et des chartes éthiques», «souvent de faux nez», selon Pierre Deschamps, président d’Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), convaincu que
"les religions, la foi, les convictions des dirigeants peuvent être des moyens de contrebalancer les excès, les abus, les dérives du capitalisme".
Face à l’«éboulement » que connaît le monde contemporain, «les arguments de l’ordre de la morale ne suffisent pas », confirme Olivier Abel, professeur de philosophie à la Faculté libre de théologie protestante de Paris. Avec la perte du sens dans l’entreprise, il est « important et courageux d’apporter des valeurs religieuses», note de son côté Michel Coquillon, vice-président de la CFTC.
L’homme peut user du profit comme d’un «enrichissement de service, pour mieux dispenser ses richesses avec équité», assure l’écrivain Fabrice Hadjaj. La question du sens du travail fait écho à celle du repos, et donc de la valeur du dimanche chômé. Devant la course effrénée au rendement a retenti un appel à revenir à la tradition biblique du shabbat, le septième jour. Pour Fabrice Hadjaj,
"si l’on croit que l’essentiel repose sur la production, on ignore le don. Or, c’est qu’il y a de plus grand."