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Crise de l’immobilier : vers une « France de propriétaires » ?

Publié le 31 août 2008 par Pierre

Les chiffres sont là : en quelques mois, nous sommes passés d’une prévision de hausse moins forte des prix de l’immobilier, géographiquement localisée et centrée sur le neuf, à une « chute de la pierre » (Libération) généralisée et touchant toute la gamme des produits proposés à la vente.

Crise de l’immobilier : vers une « France de propriétaires » ?
Certains signes ne trompent pas. Alors que la province commençait à connaître certains événements annonciateurs depuis plusieurs mois, Paris et l’Île-de-France semblaient encore épargnées. Aujourd’hui, la vente de logements amorce une baisse sensible dans la région, accompagnée d’une légère diminution des prix (à l’exception notable de Paris, ce qui ne devrait pas durer puisqu’à l’occasion de la crise immobilière des années 90, les prix de la pierre avaient chuté de 40% dans la capitale…).

Aujourd’hui, le constat est sans appel : une demande atone, des stocks qui augmentent, des délais de mise en vente qui s’allongent, des agences immobilières qui ferment, des promoteurs qui bradent… Le nombre de mises en chantier diminue, on compte moins de dépôts de permis de construire et la croissance économique, largement tirée par le secteur du BTP, pourrait bien en pâtir si ces phénomènes venaient à s’accentuer.

Et pourtant, ne s’agit-il pas là d’une « aubaine » pour le gouvernement ? Après tout, le candidat Sarkozy avait fait du slogan « une France de propriétaires » l’une de ses principales promesses de campagne. Si la crise perdure, on devrait assister à une baisse généralisée des prix, l’accession à la propriéte devenant de fait beaucoup plus envisageable… La « main invisible » n’aurait pas fait mieux : l’auto-régulation par le Marché !

On peut toutefois avoir une vision moins optimiste des choses, en soulignant par exemple la combinaison de la crise financière mondiale et des ratés du pouvoir d’achat.
D’un côté, les conditions de crédit se durcissent, moyennant quoi les banques accordent moins de prêts, à des conditions plus exigentes, et donc à une clientèle pour l’essentiel triée sur le volet. Et la tendance n’est pas encourageante : l’indice EURIBOR – taux de l’argent pratiqué entre les banques de la zone Euro – augmente, tout comme l’OAT 10 ans – qui sert de référence pour les prêts à taux fixe.
Parallèlement, le pouvoir d’achat des Français est en berne (c’est malheureusement devenu un lieu commun : mieux vaut donc en rire qu’en pleurer…), si bien que pour une même mensualité de 1 000 Euros sur 25 ans, un ménage ne peut plus emprunter que 176 000 Euros alors que c’était 210 000 il y a 3 ans…

Concrètement, que nous propose le gouvernement face à cela ?

David


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