Crédit photo: World Economic Forum
Le Premier Ministre pose les frontières de l'inacceptable et affirme lui aussi de nouvelles règles.
Depuis sa nomination, François Fillon s'est ménagé 4 espaces de respiration qui sont ses "quatre différences" avec le Président :
1ère différence : l'affirmation du principe de réalité. Nicolas Sarkozy base sa communication sur le principe de la volonté. Son Premier Ministre a placé au premier plan celui de la réalité dont la réalité des comptes.
2ème différence : incarner les gens ordinaires et pas principalement les "success stories".
Nicolas Sarkozy incarne désormais d'abord les "gens de pouvoir" : économique, médiatique, industriel…
François Fillon est resté loin de cet univers. Il est désormais la caution populaire du parti présidentiel.
3ème différence : incarner la synthèse des droites républicaines : Depuis 2004, Nicolas Sarkozy a atteint une position emblématique. Le débat politique français s'est organisé par et autour de lui avec l'affirmation de valeurs libérales et atlantistes à un point sans précédent de la part d'un membre d'une formation gaulliste.
François Fillon est toujours resté en retrait ce qui est d'ailleurs cohérent avec son parcours longtemps marqué par une réelle proximité avec Philippe Seguin.
4ème différence : un autre tempérament : l'humilité.
Septembre 2008, c'est l'entrée dans la crise : crise économique internationale, crise du pouvoir d'achat intérieur et probablement crise de l'emploi, crises internationales. De telles circonstances font toujours naître une aspiration à des responsables "sages" qui inspirent confiance.
Ces quatre différences sont supposées constituer des valeurs ajoutées.
En marquant son "territoire", le Premier Ministre ménage les combats futurs.
Il en est un qui conciliera les intérêts des deux : Paris. Plus Delanoë s'engagera dans la présidentielle 2012, plus il sera urgent de faire naître et exister un challenger crédible pour le contester sur le terrain même de la Capitale.
C'est probablement là désormais le véritable challenge de François Fillon.