Une rentrée très soutenue

Les heures de soutien aux élèves en difficulté sont au cœur de la rentrée. Le recteur assure que leur mise en place se fera sans trop de soucis. Les enseignants s’interrogent sur leur efficacité
«L’école est au centre de cette rentrée 2008», affirme William Marois, le recteur de l’Académie de Bordeaux. Comprenez que l’Education Nationale a décidé de mettre l’accent à partir de ce matin sur l’école primaire (du CP au CM2). Et pour cause. La réforme voulue par le ministre Xavier Darcos concerne essentiellement le 1er degré avec de nouveaux programmes, mais aussi des heures de soutien aux élèves en difficulté. Seulement la difficulté sera aussi de mettre en place ces heures de soutien. Le principe est d’aider les élèves qui en ont le plus besoin en leur dispensant 2 heures d’enseignements, en dehors des heures de cours et aussi en dehors du mercredi et du samedi. Pas simple. Les profs ont planché avant les vacances et hier, jour de pré-rentrée, sur cette équation aux multiples inconnues, parmi lesquelles : le transport scolaire ou encore le nettoyage des classes. William Marois ne cache pas que ce changement (mis en place à partir du 1er octobre) ne se fera pas sans difficultés, mais estime que la plupart des écoles préfèreront dispenser ces heures de soutien au moment de la pause déjeuner, plutôt qu’en fin de journée après les cours. Difficulté aussi, pour les municipalités, qui devront notamment adapter les transports scolaires à ces nouveaux horaires. «La solution, nous la trouverons, explique Muriel, Professeur des écoles à Ambarès. Mais la question est surtout de savoir si ces heures de soutien seront efficaces pour des enfants déjà saturés par une journée d’école. Et si c’est vraiment cohérent avec les nouveaux programmes qui semblent bien élitistes... Rien que pour nos élèves, ça vaut le coup d’essayer.»
Sébastien Marraud