" Vous êtes l'avenir de la nation ! " Combien de fois les jeunes ont entendu cette rengaine, souvent prononcée par une génération qui leur laisse une planète exsangue et une société en déroute ? Mais voilà, certains jeunes ne se contentent pas d'attendre que le monde change. Ils prennent les choses en main, et ils s'appellent les " bifurqueurs ".
Qu'est-ce qu'un bifurqueur ?
Un bifurqueur, c'est cet étudiant de grande école qui regarde les carrières dorées qu'on lui promet avec un mélange de mépris et d'effroi. Il ou elle refuse de devenir un rouage dans la machine destructrice de l'environnement, de l'éthique, de l'humanité. Plutôt que de travailler pour une multinationale qui ravage des forêts ou pollue des rivières, ils choisissent une autre voie, souvent moins lucrative, mais bien plus en accord avec leurs valeurs.
À Polytechnique, HEC, AgroParisTech et ailleurs, ces jeunes prennent la parole et dénoncent. " Refuser de servir ceux qui détruisent ", voilà leur cri de guerre. Et il résonne fort dans une société qui semble parfois anesthésiée face à l'urgence climatique.
Une société sans repères ni idéaux
Soyons honnêtes : les jeunes d'aujourd'hui grandissent dans un monde désabusé. Les modèles d'hier ? Compromis. Les institutions ? En crise. Les promesses d'un futur radieux ? Fébriles et souvent creuses. Pas étonnant que beaucoup ressentent une perte de repères. Mais au lieu de sombrer dans le cynisme ou l'indifférence, certains choisissent l'engagement. Et cet engagement, il est aussi courageux qu'intelligent.
Défiler dans la rue, dénoncer sur les réseaux sociaux, bifurquer vers des métiers en phase avec leurs valeurs... Ce n'est pas un caprice. C'est une réponse à une société qui s'effondre sous le poids de ses contradictions. Ces jeunes n'ont pas besoin qu'on leur dise que " c'était mieux avant " ; ils savent que ce " avant " les a menés droit dans le mur.
Une force collective et une vision claire
Ce qui est fascinant chez les bifurqueurs, c'est leur lucidityé. Ils ne se contentent pas de s'indigner, ils proposent des solutions, construisent des alternatives, inventent un avenir différent. Leur force ? La collaboration. Ils s'appuient sur les collectifs, les associations, les initiatives locales. Ils se forment, décryptent les mécanismes du pouvoir, et refusent d'être manipulés par les grands discours paternalistes.
En s'opposant à des entreprises comme TotalEnergies ou Amazon, ils dénoncent des systèmes destructeurs. En choisissant des parcours dans l' agriculture biologique, l'économie solidaire ou la recherche, ils montrent que d'autres chemins sont possibles.
L'espoir, le vrai
Ça fait combien de temps qu'on n'a pas eu une vraie raison d'espérer ? Les bifurqueurs, ce sont eux, la lueur dans la nuit. Pas parce qu'ils ont toutes les réponses - personne ne les a -, mais parce qu'ils osent poser les bonnes questions. Et surtout, ils agissent. Ils ne se contentent pas d'attendre que quelqu'un d'autre répare le monde. Ils retroussent leurs manches et se mettent à l'ouvrage, souvent contre vents et marées.
À ceux qui les critiquent, qui disent qu'ils sont " utopistes " ou " déconnectés de la réalité ", une réponse : peut-être. Mais n'est-ce pas justement ce dont on a besoin ? Une dé connexion d'un système qui ne fonctionne plus, et une reconnection avec ce qui compte vraiment.
Et nous, que faisons-nous ?
Regardons-les. Ces jeunes qui bifurquent, qui refusent d'accepter l'inacceptable, qui nous rappellent que l'avenir n'est pas écrit à l'avance. Peut-être qu'au lieu de leur dire quoi faire, on devrait plutôt les écouter. Et pourquoi pas, bifurquer avec eux.
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News