Cette année, pour Noël, j'ai décidé de faire 28 critiques de films de Noël (nouveaux et anciens) pour les 28 jours qui arrivent avant le jour de Noël. Le film SuperKlaus est le vingt-septième film de Noël de ce petit rendez-vous de fin d'année. Si vous avez envie de suggérer un film, je vous laisse le faire en commentaire. Retrouvez les films précédents en cliquant ici.
🎅 SuperKlaus, 4 jours avant Noël 🎅 // De Steve Majaury et Andrea Sebastiá. Avec la voix de Harland Williams, Colm Feore et Millie Davis.
En décembre, la magie de Noël s'installe progressivement, accompagnée de son lot annuel de films sur le thème des fêtes. Ces productions, allant des animations mignonnes aux romances sucrées, en passant par des comédies décalées ou des films d'action, envahissent nos écrans avec un objectif clair : captiver les spectateurs, petits et grands, en pleine période de réjouissances. Cependant, dans cet océan de nouveautés, il n'est pas rare de tomber sur des œuvres qui peinent à convaincre, et SuperKlaus, une coproduction canadienne et espagnole, en est un parfait exemple. L'idée derrière SuperKlaus avait de quoi séduire. Imaginez : le Père Noël, grand fan d'un héros fictif nommé SuperKlaus, se voit offrir par ses lutins une réplique exacte de son costume et de son traîneau supersonique.
Le voeu du Père Noël se réalise lorsqu'il se cogne accidentellement la tête et commence à croire qu'il est SuperKlaus. Avec l'aide de Billie et de Léo, son assistant elfe, SuperKlaus va affronter un homme d'affaires obsédé par les jouets pour sauver Noël.Mais, à la suite d'un accident qui lui fait perdre la mémoire, il se persuade qu'il est véritablement ce héros légendaire. Accompagné de Billie, une adolescente rusée qui découvre la véritable identité du Père Noël, il se lance dans une mission pour sauver Noël des griffes de Frank Fafnir, un industriel malveillant déterminé à saboter les festivités. Sur le papier, cette intrigue mêle fantaisie, aventure et humour, le tout saupoudré d'une critique légère de la culture des super-héros. En pratique, malheureusement, l'exécution peine à tenir ses promesses.L'un des premiers points faibles du film réside dans sa réalisation visuelle. L'animation, bien que colorée, évoque davantage une production télévisée modeste qu'un long-métrage destiné au grand écran.
Le style graphique manque de raffinement, et les mouvements des personnages paraissent souvent rigides, un problème qui aurait pu être acceptable dans un contexte de streaming, mais déçoit lorsqu'il s'agit d'une sortie en salle. Quant aux personnages, leur développement laisse à désirer. Billie, censée être le cœur émotionnel de l'histoire, souffre d'une voix qui ne correspond pas à son âge apparent, ce qui rend difficile l'identification pour les jeunes spectateurs. De son côté, le Père Noël, dans son rôle de super-héros improvisé, oscille entre des moments amusants et des scènes qui tombent à plat, souvent à cause de dialogues trop prévisibles. Le scénario, bien que sympathique dans son intention, s'appuie sur des ressorts narratifs usés, comme l'amnésie causée par un choc à la tête.
Ce trope, utilisé à de multiples reprises dans le cinéma, est ici à peine détourné, ce qui réduit l'effet de surprise et nuit à l'originalité du récit. De plus, le film tente d'ironiser sur les codes des super-héros, mais finit par les reproduire sans réellement les subvertir, ce qui donne une impression de déséquilibre. Frank Fafnir, l'antagoniste principal, aurait pu être un méchant mémorable, mais il est réduit à un cliché du vilain capitaliste sans profondeur. Ses motivations, bien qu'ancrées dans une critique implicite de la sur-commercialisation de Noël, manquent de nuances pour susciter un réel intérêt. SuperKlaus cible principalement un jeune public, mais même sur ce plan, il semble manquer son objectif. Les enfants pourraient trouver l'histoire divertissante, mais la qualité de l'animation et le manque d'énergie dans certaines scènes risquent de ne pas retenir leur attention.
Quant aux adultes accompagnant ces jeunes spectateurs, ils risquent de s'ennuyer devant un film qui ne propose que peu de moments d'humour ou de références susceptibles de les captiver. SuperKlaus s'inscrit dans la même lignée que certaines productions de Noël proposées par des plateformes de streaming, telles que The Knight Before Christmas ou Hot Frosty. Ces films, bien qu'imparfaits, trouvent leur place dans le confort d'une soirée à la maison. Il est indéniable que l'idée de départ de SuperKlaus possédait un fort potentiel. Une réinvention du Père Noël sous les traits d'un super-héros aurait pu donner lieu à une satire intelligente ou à une aventure palpitante. Malheureusement, le film semble hésiter sur le ton à adopter, ce qui se traduit par une expérience inégale.
La tentative de combiner une critique des blockbusters super-héroïques avec une histoire de Noël chaleureuse reste superficielle, et les thèmes universels comme l'amitié, le courage ou l'importance de préserver l'esprit de Noël ne parviennent pas à émouvoir. SuperKlaus aurait pu être une pépite dans le flot des films de Noël, mais il finit par être un divertissement de seconde zone, convenable pour une diffusion en streaming, mais difficilement justifiable pour une sortie en salle. Si l'idée de voir le Père Noël endosser le rôle d'un super-héros vous intrigue, il faudra veiller à n'avoir rien d'autre en stock pour occuper les enfants. Bien que ce film ne marquera probablement pas les esprits, il rappelle néanmoins que la magie de Noël peut être célébrée de bien des manières. Et même si SuperKlaus n'est pas le joyau attendu, il peut encore trouver son public parmi les amateurs de récits simples et légers.
Note : 3/10. En bref, une tentative festive qui laisse un goût d'inachevé.
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