Liste noire de Florent Schmidt

Dans un Paris où les murs étaient recouverts de tags dans les années 80-90, Florent Schmidt, photographe autodidacte, a choisi de capter ces écritures urbaines en demandant aux tagueurs de s’exécuter devant son objectif grâce à la technique du light painting. Popay l’a introduit dans le milieu et lui a ouvert les portes de cet espace créatif en pleine mutation. Son projet, né d’une passion insatiable, a (re)pris forme grâce au soutien de Creez, en offrant lui l’opportunité de réaliser des clichés dans le sous-sol du magasin Wrüng à Paris et en lui permettant de rencontrer de nouveaux acteurs de la scène graffiti. La préface signée par Jay-One Ramier, un des pionniers de ce mouvement, ajoute un regard intéressant à ce livre assez unique en son genre.

Liste noire est bien plus qu’un simple recueil de clichés puisqu’il propose un regard différent sur le graffiti en mettant en lumière non seulement l’importance du tag, élément central de cet art, mais aussi le rôle fondamental de la photographie. En effet, cette dernière, en capturant les œuvres éphémères, devient un support incontournable qui garde leur mémoire vivante. Florent Schmidt nous offre une documentation quasi unique sur l’évolution du graffiti à Paris où cet art « vandale » s’est imposé comme acte de rébellion et d’expression. À travers des portraits de graffeurs, il capture un geste, celui du tag, base du writing et de cet art qui est en pleine évolution depuis que la société l’a intégré. Ce livre incarne aussi une mémoire vibrante du Paris underground à travers certains blazes emblématiques comme Bando, JonOne, Swen ou encore Psy. C’est enfin un témoignage précieux de la culture hip-hop et de ses racines profondes dans l’underground parisien. Une plongée dans une époque qui a couronné cette culture et redéfini les codes de l’art urbain.

Un hommage vibrant à une époque et à un mouvement artistique qui a marqué la capitale à jamais. Ce livre célèbre l’audace et la créativité d’une génération tout en restituant l’importance du graffiti et de la photographie comme moteurs d’une mémoire collective.

Un livre de Florent Schmidt, avec le soutien de Creez (32 x 24 cm avec couverture rigide, 216 pages), préface de Jay-One Ramier Textes de Florent Schmidt