Katmandou, Népal - Preeti Shakya, une fillette de 9 ans vénérée en tant que "déesse vivante", devrait abandonner sa fonction à la fin de l'année, suite à une décision de la Cour suprême. Cette dernière estime que la fillette doit être scolarisée comme n'importe quel autre enfant.
L'actuelle Kumari Royale (surnom donné à l'enfant incarnant la déesse Taleju, ndlr) a été choisie à l'âge de quatre ans dans le cadre d'une coutume népalaise séculaire. Comme ses prédécesseurs, elle devait être vénérée jusqu'à l'apparition de ses premières menstruations, date à laquelle une nouvelle enfant est choisie pour incarner la déesse.
Durant l'exercice de ses fonctions, la Kumari est enfermée dans le Kumari Ghar, un palais de Katmandou d'où elle ne sort qu'à l'occasion de cérémonies. Elle n'a également plus le droit de poser pied à terre, se déplaçant uniquement sur un palanquin. Des avocats locaux ont porté plainte, estimant que les conditions de vie de la fillette représentaient une violation de ses droits.
La Cour suprême du Népal a estimé que l'absence de documents historiques ou religieux confirmant la nécessité pour la Kumari de ne pas se déplacer ou de ne pas aller à l'école prouvait que de telles pratiques devaient cesser. Pour les autorités, Preeti Shakya a le droit d'aller à l'école comme n'importe quel autre enfant.
La communauté en charge de l'actuelle Kumari a quant à elle répondu qu'elle recevait ses ordres de l'autorité divine et non de la Cour suprême. Ses membres n'estiment pas bafouer les droits de leur jeune "déesse", ajoutant qu'un précepteur se déplaçait chaque jour au palais pour enseigner à l'enfant et que celle-ci avait également le droit de recevoir des visites 3 heures