« Rita va mourir ! »
Telle est l’exclamation proférée sur un chemin au milieu des pins auprès de chacune des personnes croisées. Chacune a compris (sauf moi) et s’est associée au drame.
Seule la connaissance du contexte autorise cette participation. Rita n’est pas une personne mais une chienne. Les auditeurs participent à une battue au sanglier comme chaque semaine depuis leur multiplication, il y a peu. Chacun connaît Rita, une des chiennes les plus efficaces et des plus ardentes pour lever les sangliers.
« Ça devait finir comme ça » commente le père de son propriétaire. La chienne avait en effet la manie de sauter sur les sangliers quand elle le pouvait. Or ceux-ci disposent de terribles défenses qui blessent les agresseurs qui passent à leur portée. Cette fois, il l’a égorgée.
J’ai vu Rita allongée sur le flanc dans le coffre d’une voiture la gorge rouge mais qui respirait encore, le temps de trouver un vétérinaire de garde et de trouver un autre chien afin de pouvoir la transfuser et de l’amener. Un optimiste affirmait que si elle n’était pas morte immédiatement c’est qu’une artère n’était pas touchée et qu’il était encore possible de la sauver. Pourtant la nouvelle est arrivée par téléphone peu après : Rita était morte pendant son transport. Il n’était plus question de poursuivre la battue. Nous sommes rentrés.
Et certains croient que les chasseurs n’aiment pas les animaux…
Bernard Traimond
Jeu de briques
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Pacman
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