Magazine Société

Zappons un peu...(2)

Publié le 03 septembre 2008 par Cc
Vu sur télé Sortir de la galère :

"Il s'écrasa sur le canapé. Il était intarissable sur sa journée : le seau, la pelle, la plage, l'eau bleue et les vagues, tout ça était nouveau pour ce gamin tout bronzé de 7 ans. Il n'avait alors connu que des vacances citadines, que des bons offert par la mairie pour aller à la piscine municipale, que les volets clos sur la chaleur étouffante des après-midis devant le tour de France, avec son grand-père.

Tous ces souvenirs revenaient comme un boomerang derrière les yeux mi-clos de sa mère : ils étaient bien loin, les temps de la galère, maintenant qu'elle avait épousé ce milliardaire..."

Vu sur télé Apéro :

"- Drogue, drogue...Oui, non, est-ce qu'on peut vraiment considérer le rosé de Provence comme une drogue?...Faut pas pousser, quand même...Le rosé, tu vois, c'est toute la lumière du sud dans une bouteille, c'est le sang de Dieu, pour ceux qui ont de la croyance, c'est beau, c'est un don du ciel, tu vois...
- C'est le sud, ouais...Le sud avec les moustiques, les coups de soleil et le sable dans les yeux sur la plage, tu parles...Le rosé, c'est une erreur de la nature, et pis c'est tout. Le vin, c'est rouge ou c'est blanc et pis c'est tout.
- Erreur, erreur...Erreur toi-même..."

Vu sur télé La littérature pour les nuls... :

Le feutre qu'il portait d'habitude était presque de trop : il faisait chaud mais le soleil était absent. La terrasse n'était donc pas remplie comme elle aurait dû l'être, en cette mi-août. Pas d'enfants braillards et de mères débordées, pas de jeunes attablés devant un café éternel...Tout ce monde avait préféré la plage. La chaleur était lourde et le bain faisait du bien...Pourtant, c'était son plaisir, à lui, de s'asseoir à la table d'un café, seul et de lire le journal, dans le cœur de l'après-midi...

Il y avait une autre cliente ce jour-là. Une jeune femme blonde, les jambes croisées sous une jupe longue, bleue et bizarrement arrangée de rubans, les cheveux glissant le long de son dos courbé et la tête penchée sur les œuvres intégrales de Marc Lévy. Quand le garçon vint lui demander ce qu'elle prendrait, elle releva son beau visage et ses yeux fatigués de lecture et de romance clignèrent délicatement. C'était charmant. Elle demanda une bière brune et souriant vaguement, se replongea aussitôt dans sa lecture.

C'est alors qu'il retira son chapeau, pris d'une sueur qui n'avait rien à voir avec la température de la saison. Il était ému par la délicatesse de cette femme. En ce 15 août, il lui revint des envies de messes et de catéchisme. Il eut soudain le désir fou de se blottir contre le giron de cette demoiselle, tel un Jésus dans les bras de la Madone.

C'est alors qu'elle fut rejointe par un homme d'un embonpoint tout aussi certain que son âge et quand elle se leva pour l'embrasser, cependant, l'espace d'un instant, les regards de ces deux solitaires se croisèrent.

Bon...après ça, le mec au chapeau se fait des films sur la nana, il y pense chaque soir dans sa chambrette solitaire et finalement, il se retrouve à soixante berges sans avoir rien fait de sa vie...Vous connaissez l'histoire !

Vu sur télé Bouffe et zapping :

Repus, ils sortirent lentement de la cuisine poussant devant eux leur gros ventre. La porte semblait étroite. En négociant le virage pour entrer dans le salon, l'un d'eux heurta le vase ming, une imitation de chez ikéa, qui trônait sur la commode. S'affalant sur le canapé, après avoir retiré in extrémis la télécommande, ils se mirent à zapper frénétiquement, l'un après l'autre dans un ballet bien réglé et silencieux. Au bout d'une heure de ce jeu étrange, ils se mirent à gesticuler comme démangés par une danse de Saint-Guy démoniaque...

Ils se mirent alors à parler de bouffe : de carré de porc à la moutarde, de boulettes de bœuf et d'œufs mayonnaise, de sardines grillées, de civet de sanglier au sang et de poulardes farcies...

C'est en relevant vivement, pour s'engouffrer dans la cuisine que le premier marcha sur le bord du pantalon XXXXL de son partenaire. L'ourlet craqua et son propriétaire s'affala sur la petite table du salon qui s'affaissa à son tour dans un tonnerre effrayant.

Cette chute provoqua, en plus des côtes cassées et des contusions en tout genre, une réflexion de fond dans la vie de ses deux ogres : ils décidèrent d'installer la télévision dans la cuisine...

CC

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cc 11 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine