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Capucins : une mise en place difficile

Publié le 04 septembre 2008 par Bordeaux7
Le déménagement des légumiers à la charrette de la rue Elie Gintrac au parvis des Capus ne s’est pas déroulé sans heurts avec le délégataire du marché qui veut leur imposer des emplacements définitifs
"Le bordel que j’ai fait en 1996 pour défendre notre métier ne sera rien en comparaison à ce qu’il va se passer si aucune solution n’est trouvée rapidement». Nicole Lucas n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. L’ égérie des vendeurs à la charrette des Capucins ne se laisse pas faire et quand il y a un problème, elle le fait savoir. Ainsi, depuis lundi, les 22 marchandes à la charrette qui subsistent encore dans le quartier (contre 625 après-guerre) sont censées s’installer sur le parvis de la Halle A du marché des Capucins. Jusque là, pas de surprise puisque ce déménagement est programmé depuis plusieurs mois dans le cadre de la requalification de la rue Elie Gintrac et qu’il a fait l’objet d’un accord entre les marchandes et la mairie. Il a en effet été convenu que Géraud, le délégataire du marché des Capucins, assurerait la gestion de leur implantation selon les mêmes modalités que celles appliquées par la ville rue Elie Gintrac. Ainsi, le tarif des droits de places doit notamment être maintenu. Un accord entériné en juillet dernier par le conseil municipal de Bordeaux qui indique également que l’arrêté réglementant le fonctionnement du marché serait modifié afin de permettre aux charrettes de s’installer également sur le parvis le lundi. Mais voilà, alors que tout semblait bien ficelé, un obstacle majeur s’est mis en travers de leur chemin. «Quand nous avons voulu nous installer sur le parvis cette semaine, il n’y avait pas de placier de la mairie de Bordeaux, ce qui n’était pas grave. Nous pouvons nous organiser toutes seules. Par contre, Géraud a voulu nous assigner des emplacements définitifs». Hors de question pour les marchandes des quatre saisons qui, chaque semaine depuis des années, procèdent à un tirage au sort aux médailles. «Chaque jeudi, il y a tirage au sort pour connaître les emplacements de chacun afin que tout le monde ait sa chance». Du côté de la mairie, pas question de revenir sur ce qui a été dit. «Ce qui nous importe, c’est que le statut et les conditions de travail qui sont les leurs demeurent. Nous avons pris des engagements et nous les respecterons stricto sensu», souligne Jean-Charles Bron, l’adjoint au maire qui se rendra sur place lundi matin pour régler le conflit avec Géraud. Un délégataire qui, pour l’heure, campe sur ses positions. «Il ne veut pas payer quelqu’un en plus pour s’occuper du placement des marchandes», poursuit l’adjoint. Les marchandes, elles, ne demandent qu’une chose, que chacun accorde ses violons et qu’on les laisse travailler tranquille. D’autant plus que leur statut est voué à disparaître puisqu’elles ne peuvent utiliser leur emplacement que jusqu’à cessation définitive de leur activité sans possibilité de transmission ni de mutation.
Stella Dubourg

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