Even kitchen heroes eat pastas...

Par Eric Bernardin

Ce titre* pour dire que je ne peux pas toujours faire preuve d'inventivité. Il y a des fois où l'on aspire à ne pas se prendre la tête, et à utliser des ingrédients simples d'une façon ordinaire. Surtout qu'en ce moment, je n'ai qu'un seul repas en tête : celui de samedi prochain. J'accueillerai quelques amis amateurs de (très) bons vins. De grandes bouteilles en perspectives. Et des plats à la hauteur pour les magnifier. Il y a donc plein de détails à parfaire, y compris le planning des deux fours, avec leurs températures respectives, les différents plats que l'on peut y mettre simultanément -ou pas - leurs temps de cuisson...  Mais aussi ce qu'il faut préparer la veille. La liste de course. Les essais préalables. Et caetera.

Alors voilà, pour l'heure, je me prends pas la tête ;o)

De simples pennoni rigati. Quelques oignons et lardons revenus dans une poêle. J'y ajoute mes pâtes cuites à l'eau. Des tomates confites. Du pesto maison. Cinq minutes de chauffe. Et puis c'est tout.

Bu avec un Cabernet 2003 "Marigny neuf" d'Ampelidae.  Ce vin est certainement ce qu'il se produit de mieux dans la région poitevine. Ce qui frappe, c'est la fraîcheur de ce vin étant donné le millésime solaire. Au nez, du cassis : un mélange du fruit frais et de sa feuille que vous froissez entre les doigts. Un peu de poivre aussi. En bouche, l'on retrouve cette fraîcheur tirant vers le menthol, avec une matière ronde, veloutée, vibrante, tendue commme un arc. En final, cette "feuille de cassis" est toujours présente et ne vous quitte pas facilement. Le lendemain matin, au moment où j'écris ces lignes, je l'ai encore en moi, même s'il ne me reste plus une molécule de ce vin en bouche. Obsédant.

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(*) titre lointainement inspiré par l'inoubliable livre Even Cowgirls get the blues de Tom Robbins