Fondation Clément, Pinacothèque
14 février-6 avril 2025
Vous qui déambulez dans un hall d’exposition, admirant ou critiquant, peintures, installations, sculptures, vidéos, parvenez-vous à prendre la mesure du travail accompli en amont par les différentes équipes de professionnels engagés dans la réalisation de cette œuvre collective. Car une exposition est bien une œuvre collective. Par-delà, la création de l’artiste qui retient toute votre attention, des équipes spécialisées gèrent la scénographie, l’accrochage, la conception lumière, le graphisme, la médiation.
Chaque projet est spécifique en fonction de l’institution qui l’accueille, de ses particularités, individuelle ou collective, thématique ou rétrospective. Pourquoi ne pas s’attacher à un cas concret : la cinquième présentation de la collection de la Fondation Clément dans la Pinacothèque du 14 février au 6 avril. Depuis La collection sort de sa réserve en avril 2021, on compte cinq présentations d’une partie de cette collection de sept cents œuvres, dédiée à la valorisation de la création martiniquaise et guadeloupéenne, ouverte cependant à la création caribéenne et internationale.
A partir de la sélection qu’elle effectue, la scénographe, Yvana Arts, définit le parcours d’exposition en fonction, par- delà les problématiques plastiques et esthétiques, de la structure du lieu tout en respectant la circulation et la sécurité du public. Elle définit l’ordre d’accrochage, identifie des points forts, ménage des découvertes, met en valeur des regroupements d’œuvres, conçoit des ambiances particulières selon les sections et définit le positionnement des textes dans l’espace d’exposition. La confrontation de la Veste blanche sur capot rouge de Christian Bertin et de la sérigraphie sur Aluminium de la série Signalétique d’Henri Guédon illustre la question de la diversité des techniques et des supports de l’art d’aujourd’hui. Dans un autre angle de la Pinacothèque, des œuvres de Pédurand, Thomarel, Diago, centrées sur des questionnements philosophiques et historiques, créent une atmosphère différente dans une harmonie colorée de nuances de gris.

La collection, Pinacothèque-14 février au 13 avril 2025
" data-orig-size="1599,1599" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/whatsapp-image-2025-02-20-a-07.58.11_d1ac9bcc.jpg" style="aspect-ratio:4/3;object-fit:cover" data-image-description="" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/whatsapp-image-2025-02-20-a-07.58.11_d1ac9bcc.jpg?w=300" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/whatsapp-image-2025-02-20-a-07-58-11_d1ac9bcc/" alt="" height="750" class="wp-image-29089" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/whatsapp-image-2025-02-20-a-07.58.11_d1ac9bcc.jpg?w=750" />La collection, Pinacothèque-14 février au 6 avril 2025La scénographe établit donc un plan-scéno qui sera affiné, modifié avant validation et qui permettra d’établir le calendrier de réalisation et les dossiers de consultation des entreprises qui vont intervenir : Serge Pain pour la peinture, CAA pour la menuiserie, L’association la Servante et Dominique Guesdon pour la conception-lumière, Colibri graphique pour la signalétique didactique.

Plan Scéno
" data-orig-size="1001,500" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/scenobig.jpg" data-image-description="" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"1"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/scenobig.jpg?w=300" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/scenobig/" alt="" height="374" class="wp-image-29126" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/scenobig.jpg?w=750" />Plan Scéno
Plan scéno2
" data-orig-size="5906,2953" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_coll_pina_select.jpg" data-image-description="" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_coll_pina_select.jpg?w=300" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/sceno_coll_pina_select/" alt="" height="375" class="wp-image-29133" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_coll_pina_select.jpg?w=750" />Plan scéno2Cette profession exige un sens créatif développé, de sérieuses notions d’histoire de l’art, un sens aigu de l’organisation, l’esprit d’équipe, la maîtrise d’outils informatiques spécifiques, une connaissance des entreprises et le sens du dialogue avec ces dernières pour les aider à traduire concrètement le projet, notamment dans la construction du mobilier d’exposition.

Robert Manscour Transmutation, La cuverie-14 février au 6 avril 2025
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_fev2025_manscour2.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_fev2025_manscour2.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/sceno_fev2025_manscour2/" alt="" height="530" class="wp-image-29104" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_fev2025_manscour2.jpg?w=750" />Robert Manscour Transmutation, La cuverie-14 février au 6 avril 2025
Robert Manscour Transmutation, La cuverie-14 février au 6 avril 2025
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_fev2025_manscour.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_fev2025_manscour.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/sceno_fev2025_manscour/" alt="" height="530" class="wp-image-29143" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/sceno_fev2025_manscour.jpg?w=750" />Robert Manscour Transmutation, La cuverie-14 février au 6 avril 2025Ce sont les peintres qui commencent, pour traduire grandeur nature, la charte colorée choisie par la scénographe.

(In)visibilité ostentatoire, La cuverie-7 juillet2017 au 30août 2017
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/x.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"1"}" width="176" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/x.jpg?w=176" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/x-18/" alt="" height="250" class="wp-image-29152" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/x.jpg?w=176" />
(In)visibilité ostentatoire, La cuverie-7 juillet2017 au 30août 2017
Ensuite intervient le régisseur technique, dont le travail commence bien avant la phase d’accrochage puisqu’il a en charge la coordination du transport, de la livraison et de la réception des œuvres. A la réception, un constat d’état doit être établi pour vérifier si une restauration est nécessaire avant leur présentation au public. La moindre fêlure, le moindre accroc doivent être photographiés et consignés sur la fiche d’état. C’est la régisseur des collections de la Fondation, Gabrielle Chomereau-Lamotte, qui en a la charge de même que tout ce qui concerne la collection : gérer le stockage des œuvres, renseigner et tenir à jour l’inventaire et le registre de leur localisation, programmer les campagnes de restauration, planifier et organiser le transport, l’enlèvement, la livraison, l’emballage et le déballage des œuvres c’est-à-dire coordonner les mouvements internes et externes des œuvres de la collection, à la foi sur le plan physique, administratif, juridique et financier.
Devenir régisseur technique exige de la rigueur, de la précision, le sens de l’organisation, des qualités de manager pour coordonner le travail d’équipe, de la disponibilité, de la flexibilité et une forte résistance au stress. Toutes qualités que l’on retrouve chez Jean-Pierre Marine. J’ajouterai de l’inventivité pour dénicher une solution de dernière minute dans l’accrochage et la sécurisation des œuvres et une passion inépuisable pour son métier.
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(In)visibilité ostentatoire, La cuverie-7 juillet2017 au 30août 2017
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/20170703_165925.jpg" data-image-meta="{"aperture":"1.9","credit":"","camera":"SM-J710F","caption":"","created_timestamp":"1499101165","copyright":"","focal_length":"3.7","iso":"400","shutter_speed":"0.058823529411765","title":"","orientation":"1"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/20170703_165925.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/20170703_165925/" alt="" height="421" class="wp-image-29090" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/20170703_165925.jpg?w=750" />
Jean-Pierre Fiard Eloge de Jouanacaera-La cuverie -14octobre au 6 décembre 2022
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/jp.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="522" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/jp.jpg?w=232" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/jp-2/" alt="" height="675" class="wp-image-29098" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/jp.jpg?w=522" />
Claude Cauquil Les temps recomposés, La nef-14 février au 13 avril 2025
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/e75eb34a-0b0f-4607-9f37-c8b97b12591f.jpg" data-image-meta="{"aperture":"1.8","credit":"","camera":"iPhone 11","caption":"","created_timestamp":"1738339098","copyright":"","focal_length":"4.25","iso":"100","shutter_speed":"0.015873015873016","title":"","orientation":"1"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/e75eb34a-0b0f-4607-9f37-c8b97b12591f.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/e75eb34a-0b0f-4607-9f37-c8b97b12591f/" alt="" height="421" class="wp-image-29094" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/e75eb34a-0b0f-4607-9f37-c8b97b12591f.jpg?w=750" />(In)visibilité ostentatoire, La cuverie-7 juillet2017 au 30août 2017
Jean-Pierre Fiard Eloge de Jouanacaera-La cuverie -14octobre au 6 décembre 2022
Claude Cauquil Les temps recomposés, La nef-14 février au 13 avril 2025

Victor Anicet Opacité et transparence, La cuverie et La salle carrée-30 août au 27 octobre 2024
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/img_2370.jpg" data-image-meta="{"aperture":"1.8","credit":"","camera":"iPhone 11","caption":"","created_timestamp":"1724691120","copyright":"","focal_length":"4.25","iso":"125","shutter_speed":"0.010309278350515","title":"","orientation":"1"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/img_2370.jpg?w=225" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/img_2370/" alt="" height="1000" class="wp-image-29095" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/img_2370.jpg?w=750" />
Victor Anicet Opacité et transparence, La cuverie et La salle carrée-30 août au 27 octobre 2024
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/img_2395.jpg" data-image-meta="{"aperture":"1.8","credit":"","camera":"iPhone 11","caption":"","created_timestamp":"1724846519","copyright":"","focal_length":"4.25","iso":"80","shutter_speed":"0.010526315789474","title":"","orientation":"1"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/img_2395.jpg?w=225" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/img_2395/" alt="" height="1000" class="wp-image-29096" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/img_2395.jpg?w=750" />Victor Anicet Opacité et transparence, La cuverie et La salle carrée-30 août au 27 octobre 2024
Victor Anicet Opacité et transparence, La cuverie et La salle carrée-30 août au 27 octobre 2024
Chaque projet est spécifique et se réalise dans une concertation permanente jusqu’à la phase finale.

Jean-Pierre Fiard Eloge de Jouanacaera-La cuverie -14octobre au 6 décembre 2022
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/montage-1.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/montage-1.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/montage-1/" alt="" height="526" class="wp-image-29102" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/montage-1.jpg?w=750" />Jean-Pierre Fiard Eloge de Jouanacaera-La cuverie -14octobre au 6 décembre 2022En dernier lieu intervient la pose des textes didactiques et cartels en accord avec la charte graphique de l’exposition établie par la graphiste, soit des cartels soit des lettres en vinyl découpé à coller.

Colibri Graphic Pinacothèque
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/mise-texte.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/mise-texte.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/mise-texte/" alt="" height="548" class="wp-image-29101" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/mise-texte.jpg?w=750" />Colibri Graphic PinacothèqueC’est au dix-neuvième-siècle qu’est prise l’initiative d’étiquetage des œuvres et que naît le cartel. Bien que cela paraisse à priori simple, définir le contenu et la place du cartel exige de trouver le moyen de ne pas effacer l’œuvre au profit du discours périphérique, ne pas encombrer le champ visuel au détriment de l’œuvre, d’adapter le discours au(x) public(s). Le cartel doit être lisible, déchiffrable à une certaine distance, être dans le même champ visuel que l’œuvre et toujours concis, drastiquement limité en nombre de caractères.
Et maintenant, il ne vous reste plus qu’à apprécier les oeuvres.
Cette cinquième présentation de la collection offre au public le plaisir de revoir des œuvres magistrales comme les harmonieuses vagues de la fresque de craie de Pascale Marthine Tayou. Cette accumulation d’un objet du quotidien scolaire, le bâton de craie colorée, symbole de l’école et de l’instruction abolit les frontières entre les catégories artistiques. Un lourd cadre en bois épais décoré au pochoir contribue à l’effacement des frontières entre les genres artistiques en indiquant par le cadre l’appartenance de cet assemblage d’objets à la catégorie des tableaux.

Pascale Marthine Tayou, Chalk Ü, Craie, bois et pigments
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/tayou.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/tayou.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/tayou/" alt="" height="576" class="wp-image-29109" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/tayou.jpg?w=750" />Pascale Marthine Tayou, Chalk Ü, Craie, bois et pigmentsMais cette édition, comme chacune des précédentes, révèle aussi au public des œuvres nouvellement entrées dans la collection. Par exemple, une peinture de Roberto Diago, Un bateau m’a amené qui a pour sujet la traite négrière. De petits carrés de tissu peints composent l’image, ce qui correspond à l’esthétique du fragment très présente dans les œuvres en deux comme en trois dimensions de l’artiste. Deux bateaux immaculés se détachent de l’agitation océanique figurée par la juxtaposition de morceaux de toile brute bleus et noirs. Sur trois côtés, au moyen de la même technique, la composition simule un cadre.

Roberto Diago, Un barco me trajo, Technique mixte sur toile
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/diago.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="750" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/diago.jpg?w=300" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/diago-2/" alt="" height="555" class="wp-image-29107" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/diago.jpg?w=750" />Roberto Diago, Un barco me trajo, Technique mixte sur toileCes deux plasticiens ont chacun à leur manière revisité de manière originale le cadre de leurs œuvres ce qui ouvre la réflexion sur la problématique du cadre dans l’art moderne et contemporain de Picasso à Daniel Dezeuze, des remarques marginales d’Alechinsky au caribéen Edouard Duval- Carrié.

Edouard Duval-Carrié, Le roi c’est moi, Technique mixte sur aluminium
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/duval-carrie.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="395" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/duval-carrie.jpg?w=255" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/duval-carrie-2/" alt="" height="465" class="wp-image-29108" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/duval-carrie.jpg?w=395" />Edouard Duval-Carrié, Le roi c’est moi, Technique mixte sur aluminiumRécemment entrée dans la collection, la série des oriflammes vaudou, exposée en 1993 dans la galerie de la Bibliothèque Publique d’information du Centre Pompidou, se retrouve en partie sur les cimaises de la Pinacothèque. Les drapós ou oriflammes sont des objets rituels intimement liés à la religion vaudou. Chacun représente un loa (ou esprit) avec ses attributs distinctifs. Créés dans des ateliers, ils révèlent, à l’intérieur du respect de codes, des styles nettement distinctifs. Souvent ils sont signés. Les oriflammes exposées ici sont signées Eviland Lalanne (1939 -2003). La fabrication de ces drapós est à peu près la même que celle des tapisseries ou des broderies sur tambour. Un carré de tissu (généralement du satin doublé d’un tissu plus lourd) est tendu sur un cadre. Un artiste y trace les motifs : le vèvè représentant le loa et/ou l’image naturaliste (objet, personnage ou animal) auquel celui-ci est associé. Les couleurs spécifiques attribuées au loa sont choisies et les artisans se mettent au travail fixant paillettes et perles de verre sur la toile tendue. Il n’est donc pas rare de trouver sur ces étoffes dix-huit à vingt mille paillettes et perles de verre qui réagissant alors aux variations de lumières et scintillent de mille couleurs. Un cadre de figures géométriques borde chacune des oriflammes, ce qui permet de prolonger notre analyse de la fonction et la diversité des cadres contemporains.

La pinacothèque
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Collection oriflammes vaudou
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Collection d’oriflammes vaudou
" data-image-title="" data-orig-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/drapo-damballah.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="685" data-medium-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/drapo-damballah.jpg?w=258" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/2025/02/25/lexposition-cote-coulisses-cote-cimaises/drapo-damballah/" alt="" height="796" class="wp-image-29159" data-large-file="https://aica-sc.net/wp-content/uploads/2025/02/drapo-damballah.jpg?w=685" />La pinacothèque
Collection oriflammes vaudou
Collection d’oriflammes vaudou
Depuis que Jean- Hubert Martin a présenté en 2002 au Museum Kunst Palast à Düsseldorf, le Projet Autels , réunissant des autels de diverses religions du monde et interrogeant la notion de sacré dans l’œuvre et que Myrlande Constant, une spécialiste haïtienne du perlage, a exposé ses tapisseries en 2022 à la Biennale de Venise dans Le lait des rêves, on ne s’étonne plus de voir se côtoyer sur les cimaises d’institutions muséales ou internationales des objets rituels et des créations contemporaines. Les créations de Myrlande Constant sont originales même si elles se rattachent à la tradition vaudou. C’est un parfait exemple de créolisation puisqu’elle associe la technique de broderie de Lunéville, quartier de Nancy en France et l’imagerie haïtienne, déjà elle-même syncrétique puisqu’elle fusionne les représentations de personnages bibliques et du panthéon vaudou. La composition de ses œuvres est similaire à celle des tapis. Une bordure principale, décorée de motifs abstraits ou symboliques, entourée de deux bordures plus fines, les bordures secondaires intérieure et extérieure, encadrent une image figurative qui constitue le motif central, inspiré du panthéon vaudou ou de scènes bibliques.

Myrlande Constant, Le lait des rêves, Biennale de Venise 2022
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Car exposer n’est pas tout. Qui dit collection, dit gestion de cette collection ce qui est tout aussi complexe que la mise en œuvre d’une exposition.
Il faut inventorier, photographier, conserver dans des réserves adaptées, restaurer. Plusieurs spécialistes interviennent régulièrement pour maintenir la collection en parfait état : l’Atelier Ellipse de Cécile Mauduit, Florence Wrobel et Stéphanie Ovide pour cette mission particulière.
Lorsque cela est possible, c’est l’artiste lui-même qui regénère son œuvre. Pour cet évènement Ernest Breleur réhabilité une installation de 2008, Pol Pot, acquise depuis plusieurs années, en nettoyant, recollant, remplaçant les leds.

Ernest Breleur
Pol Pot
installation sonore, 2008

Ernest Breleur
Pol Pot
installation sonore, 2008
Cette œuvre au titre explicite est une référence directe à la dictature de Pol Pot au Cambodge, entre 1975 et 1979, caractérisée par les déplacements massifs de population, l’élimination de l’élite intellectuelle, le travail forcé, la famine, la torture et les exécutions sommaires. Elle évoque les soubresauts de l’histoire de l’humanité, dresse le constat que les temps se suivent et se ressemblent. La violence est inhérente à l’homme et dans les tragédies du monde, le corps est torturé.
C’est une installation sonore et lumineuse, façonnée à partir de films radiographiques découpés et agrafés. Des fragments de photographie de visage complètent la structure en radiographie pour donner davantage de chair et de vie aux figures. Elle s’inscrit dans la série des Portraits sans visage pour souligner qu’on ne reconnaît pas de valeur humaine, d’individualité à ceux que l’on exécute. Ils sont sans visage pour leurs bourreaux.
La structure des rope-lights comme une colonne vertébrale tranchée et le rouge vif qui baigne l’œuvre évoquent le sang comme la base circulaire de l’installation. L’intervention de la lumière colorée modifie la perception de l’œuvre. L’œil se perd à la fois dans l’épaisseur et dans la profondeur de cette concrétion.
Une bande son mêle confusément, la voix du dictateur, des rafales de mitraillettes, des ordres violents, des chants cambodgiens, des bribes d’information radiophoniques.
A voir aussi sur les cimaises un tableau de KhoKho René Corail récemment restauré par l’Atelier Ellipse. On connaît la fragilité, du support privilégié de l’artiste, l’aggloméré. La paix et La révolte est un diptyque dont le second volet, La révolte, sera exposé en mars prochain au Centre Pompidou, à l’occasion de l’exposition Paris Noir qui retrace la présence et l’influence des artistes noirs en France entre les années 1940 et 2000. Elle met en lumière cent cinquante artistes afro-descendants, de l’Afrique aux Amériques, dont les œuvres, d’une grande variété de pratiques, allant de la prise de conscience identitaire à la recherche de langages plastiques transculturels, n’ont souvent jamais été montrées en France.

Khokho René Corail, La paix, pigments brulés sur bois aggloméré
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Khokho René Corail, La révolte, pigments brulés sur bois aggloméré
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Khokho René Corail, La révolte, pigments brulés sur bois aggloméré
Vous pouvez d’ores et déjà voir La paix dans la Pinacothèque, l’unedes œuvres de la collection montrées pour la première dans cette exposition.
Ce n’est qu’un parcours parmi tous les autres possibles tant il y a à dire.
Dominique Brebion
