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Humains contre moteurs : la guerre ne date pas d'hier

Publié le 13 juin 2007 par Olivier Roumieux

L'interface de Human LinksUn peu de Web 2.0 ce matin avec la démo de Yoono par l'un de ses fondateurs, Pascal Josselin, lors de la première conférence d'I-Expo. L'objectif n'est pas moins ici que d' "industrialiser le bouche à oreilles", soit d'exploiter vos favoris pour les faire découvrir à d'autres internautes disposant des mêmes centres d'intérêt. De l'expertise mutualisée, en somme. Ce qui n'est pas sans me rappeler quelques vagues souvenirs...

Vous contribuez par vos favoris, mais vous recevez également, puisque lors de vos surfs, la petite extension vous permet de découvrir d'autres sites similaires. C'est un peu comme del.icio.us (moi qui avais mis des mois à créer mon compte...), mais en plus interactif. Il y a de la sérenpidité, comme on dit quand on gobe du Web 2.0 au p'tit déj, et du "bookmarking social" (j'ai pas dit "TVA sociale") quand on suit le blog de Loïc Le Meur. Enfin je ne connais pas encore trop Yoono puisque je ne l'ai pas essayé (ehhh c'est pas un blog sur le Web 2.0, ici, c'est pas ça qui manque juste à côté !). On parle de "bookmarking social", je crois.
Bon la présentation se poursuit tranquillement, avec les habituels "slides" en anglais (vous savez, je parle d'habitude à des anglo-saxons...) et la maîtrise affichée lors de la non moins inévitable coupure de réseau. Et tout le long de cet aimable démonstration colorée, le souvenir de Human-links ressurgit à mon esprit tristement Web 1.0. Human-links, qui n'est plus maintenu aujourd'hui, était une solution qui s'était développée au tout début de ce siècle sur la vague du Peer-to-peer.
Je ne résiste pas au plaisir de vous reproduire ci-bas l'article que j'avais eu le plaisir d'écrire à l'époque pour Archimag. Vous comprendrez, si ce n'est déjà fait, que dans la vie, il ne suffit pas d'avoir une idée géniale, encore faut-il sentir le moment pour la lancer.

Human Links : cerveaux de recherche (juin 2001)

" Les solutions centralisées ont montré leurs limites." Yves Simon, directeur commercial de la jeune société française Amoweba, est catégorique : les Google et consorts ne peuvent plus endiguer l'expansion documentaire du Web (selon une étude américaine, on évalue la taille du Web entre 5 et 500 milliards de pages !). Sa parade : Human Links, un réseau de recherche peer-to-peer (P2P, pair-à-pair, un modèle de stockage de l'information décentralisé popularisé par Napster).

les communautés s'auto-organisent

Chaque utilisateur, de par ses favoris et ses requêtes, constitue un pôle d'expertise enrichissant l'ensemble du système. Chaque fois qu'il trouve un nouveau site pertinent, éventuellement par le biais d'autres outils de recherche, il l'ajoute grâce à une barre d'outils spécifique. Progressivement, des communautés s'auto-organisent par le biais de leurs requêtes. Ici, pas d'outil de collecte automatique, comme c'est le cas habituellement, mais une collecte manuelle et sélective. Côté recherche, le logiciel client Human Links cartographie, grâce à un algorithme neuronal et selon une approche statistique, l'univers informationnel mouvant. Amoweba compte évidemment sur la participation des sites producteurs d'information, qui devraient comprendre tout l'intérêt d'être classés de façon pertinente. Chaque machine du réseau stocke donc une part d'information, ce qui peut représenter un frein à son utilisation. Amoweba jure ses grands dieux qu'aucune information personnelle ne circulera. Pour amorcer cette fabuleuse machinerie, la société lance ce mois-ci une opération de béta test, ouverte à 100 000 volontaires français. Le système n'étant pas encore opérationnel, le suspens reste entier quant à ses performances très séduisantes… sur le papier.
Quelques remarques a posteriori (facile, vous me direz) : il fallait installer un logiciel client, l'intégration n'était pas parfaite avec le navigateur, l'interface n'était pas vraiment fun et la "rémunération symbolique" de chaque contributeur pas assez forte. Cependant l'outil développait des fonctionnalités cartographiques intéressantes et faudrait faire preuve d'une mauvaise foi gigantesque pour nier que le projet reposait sur une grande idée. Tous les Yooyoo de 2007 sont là pour le prouver.


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