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Remake, bis répetita & bon anniversaire

Publié le 30 mars 2025 par Alexcessif
Remake, répetita anniversaire

Résumé: le 20 absent excusé, je serai loin

GR 70 — A la poursuite de Stevenson

Écart bassin, pieds à 45°, ferme sur les appuis, garde haute, j’affronte le fantôme. Il vient de loin, le con. Nous sommes le 19 Avril 1954. T’as eu bonne route, pas trop emmerdé sur le périf.? Ah l’enfance… on n’a pas eu les parents Montessori mais pas les Thénardier non plus. En réalité j’ai la trouille! Une vraie fiote: 70 +1 ans et j’ai totalement perdu le contrôle. Un moment d’angoisse m’a cueilli par surprise. Pas un fantôme noctambule sorti de l’armoire, non! Extérieur jour, marche  dans Paris, nous étions dans les premiers 16 ° de cette fin Mars 2025 j’avais fait un coup de vélo puis un viron à moto les jours précédents et là, rue de la Gaité, ça ne s’invente pas, la question existentielle en direct du nombril: combien de fois ai-je été l’ex? Et de qui fus-je l’ex? La dernière fois, c’était quelle et quand?

Voilà la raison de mon retour sur ce GR70. 70 comme 70 piges. Chargé d’émotion! Il y a dix ans Je perdais Katia 95  bonnet C dans la côte de la Mourade vers la Bastide-Puy-Laurent et, il y à six ans à quelques mètres prés, dans la même montée, je rencontrais G. 95 bonnet B.

Perdre du poids avant mon 71 ème anniversaire. 

Katia devait faire 50 kg et G., à peu de  choses prés,  pareil. J’avais donc perdu 100 kg en dix ans à charge (?!) pour moi d’en perdre une vingtaine en 10 jours et attaquer victorieux une nouvelle décennie sans excédent de bagage. Sur ce chemin que je connais déjà, sans surprise, sans téléphone, sans un véhicule stationné qq part, sans confort, en bivouac, avec cette limite de ne pas me mettre en danger dans un combat contre le démon: mon inconstance!

Graisse antique et paradoxe de Xénon

Avril signifie température fraîche, chemins déserts, gites fermés, hôtels rares il y a 200 kms à parcourir du Puy-en-Velay à Saint Jean du Gard où j’ai envie de disparaître. Plus précisément faire disparaitre 20 kg d’un mec que j’exècre. 20 kgs de laisser faire. 20 kgs de lâcher prise. 20 kgs de négligence. 20 kgs de mots inutiles sinon à s’enfumer soi-même. 

Lucile 35 ans — lesbienne, belle plume, intelligence subtile, multi-diplômée, rédactrice  dans un journal de la PQR, clitoridienne dotée d’une vulve irisée comme l'intérieur d’un coquillage rosé à point — me disait la bouche pleine de moi: ton pire ennemi c’est toi! 

Oserais- je dire que la Gaité m’a susurré des moroses et Lesbos les mots bleus? 

Le GR  est comme un alcool fort. Il me dira ce qui résonne avec mon âme que je ne sais plus entendre 

Lucidité,  instant de 

J’ai pris un aller simple!

Le train est le complice d’un départ à l’aventure. 

Date, heure, destination, le billet indique la valeur faciale théorique des coordonnées d’espace et de temps. 

La réalité qui en découle appartient à la variable inconnue et le temps dira la véritable distance entre deux coordonnées spatiales.

Le mouvement n’est qu’une illusion. 

Il se déploie dans trois directions pour créer un volume mais seul le temps est une dimension. 

Le mouvement est une séquence d’instants fixes animée par le temps. 

C’est l’espace contenue dans un quantum du temps qui donne l’illusion de la progression et que par convention nous appelons vitesse

Ensuite il faudra se résigner.

Le temps dira la véritable mesure entre deux lieux séparés par 200 kms et deux états séparés par 20 kgs.  Si le plan A ne fonctionne pas restera le plan B: Saint Jean du Gard/Le Puy-en-Velay à contresens soit 200 bornes de mieux. Quand on a fait le GR 20 on peut tout faire. Ensuite il faudra se résigner. Ainsi que chaque humain persuadé d’avoir son destin en main il reste à connecter son rêve à sa réalité. Il ne s’agit pas d’aller dans la lune. Il s’agit juste de marcher comme un Théodore Monod sans Ténéré, un Roger Caillé sans Tombouctou, un Axel Kahn sans Stevenson. 

Résitune, Bisoprolol, Atorvastatine, loin de Cochin, ne pas mourir sans wifi. J’ai trop envie de savoir si je serai grand père d’un garçon ou d’une fille grâce à l’enfant de Ali et Ben mon petit dernier, si nous sommes vraiment allés sur la lune, qui a tué Kennedy, Gregory et Emile, où a atterri le vol MH 370, si la terre est plate et si Marquez va gagner le championnat 

Camping

On pourrait légitiment croire que je suis comme Dubos, Brasseur ou Seigner en été, à me retrouver au pied du Pyla, camping des flots bleus au même emplacement. Pas vraiment! Je campe et décampe selon les règles du bivouac entre le coucher et le lever du soleil jamais deux fois au même endroit dans une tente où, même moi, je ne tiens pas debout. Pour autant, voir plus haut, je suis déjà venu par ici mais je n’ai parcouru ce chemin qu’une fois en 10 jours sans interruption comme un vrai randonneur. L’année où nous nous sommes croisés. Allant vers le sud, je me suis détourné pour une étape ou deux tenté par un pèlerinage au Pont de Montvert ou un exorcisme à Cassagnas sans plus. 

Le K

Grâce aux femmes de ma vie je me suis élucidé. Durant quelques week-end ou pendant des années le temps qu’elles découvrent l’usurpateur. Celui que je cherche partout chez Brassens, Pesoa, Giono, Troyat, Dubois, Genevois, Caillé, Monod, Kahn, Jacquart, Bazin, Vercors, Gary, Buzzati grâce à autant de passantes dans une vie d’intranquille à la lumière des justes, je sus que tous les hommes n’habitent pas la planète de la même façon. Sologne, Tombouctou, Ténéré en rêve, Stevenson pour de vrai, qui j’ose aimer à la mort du petit cheval dans le silence de l’amer et la culpabilité du tigre d’Anvers? Attention, au delà de cette limite votre ticket ne sera plus valable! Me suis-je élucidé pour autant? Oui et non, cette quête identitaire n’était que la fuite du K dans un désert des tartares. Je savais très bien qui j’étais. Et je ne l’aime pas 

Parce que

Je suis sur ce chemin parce que c’est ma façon d’être avec toi. 

Je vais au devant de ma peur de l’obscurité, de ma crainte des cauchemars, de ma trouille de la vérité. Je sais le désarroi d’être sur la Cham de Lermet quand le jour s’en va et que la pluie arrive, j’appréhende la faim d’arriver au Cheylard L’évèque et de ne rien trouver à bouffer, je devine mon coup de pompe dans la montée du Finiels, je ne la sens pas du tout de bivouaquer entre les brebis au Signal de Bougès et avec le sanglier du col de Saint Pierre. Je recherche autant que je fuis cette solitude qui serre le cœur quand le sens de ma vie m’échappe

Tu étais un indice, tu es mon amie perdue de vue.  Une inconstante provisoire d’une vie qui en a réussi bien d’autres autres sans écraser personne. Je ne fais rien d’autre que ce que fit une jeune femme entrant dans la carrière pour ne jamais plus reculer devant un obstacle. Une dinosaure qu’aucune météorite n’aurait abattu. Tu m’as encouragé, aidé sans me juger. Pourtant, mes maladresses langagières hideuses traduisaient mes obsessions. Bref, tu es l’homme que j’aurais aimé devenir, sans calcul, sans cible, objective, magnanime et brillante tu es toi et je te tiens la main dans la limite où tu me permets de faire de toi un beau souvenir...

Bon anniversaire. Le soixantiéme si je ne me trompe 

Re-bref voilà la raison — un peu théâtrale — de mon futur présent!

Après le GR 20 on peut tout faire 

Le Puy-en-Velay. Le ? Avril 2025



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