Sabine DewulfToi que j'entends courir dans les escaliers de la maison Et qui me caches ton visage et même le reste du corps, Lorsque je me montre à la rampe,N'es-tu pas mon enfance qui fréquente les lieux de ma préférence,Toi qui t'éloignes difficilement de ton ancien locataire. Je te devine à ta façon pour ainsi dire invisible De rôder autour de moi lorsque nul ne nous regarde Et de t'enfuir comme quelqu'un qu'on ne doit pas voir avec un autre.Fort bien, je ne dirai pas que j'ai pu te reconnaître,Mais garde aussi notre secret, rumeur cent fois familière De petits pas anciens dans les escaliers d'à présent.
Jules Supervielle La Fable du monde Poésie/Gallimard
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