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Pétrole et famines.

Publié le 04 septembre 2008 par Tanjaawi

À ceux qui prédisent le pire avec la prévisible raréfaction du pétrole et son prix qui deviendra très vite prohibitif, j'aimerais dire : « Vade retro, oiseau de mauvaise augure ». Et j'aurais bien tort car ils ont malheureusement raison ou plutôt ils auront raison de plus en plus et assez vite, ce qui revient au même.

3 septembre 2008, par Ashoka / Oulala

Pétrole et famines.


Soixante dix pour cent de l'utilisation du pétrole va aux transports, et plus de vingt pourcent à l'agriculture. Les transports seront affectés par le renchérissement du prix du pétrole jusqu'à l'insoutenable, mais il restera les tramways, les voitures électriques et les trains électriques grandeur nature. Pour les transports aériens, ce sera une autre paire de manche. On finira sûrement par payer un billet sur un charter Paris New York au-dessus de dix mille dollars.

Aujourd'hui, les deux tiers du coût de production de la nourriture, c'est de l'énergie. Pour nourrir un être humain, cela prend 1500 litres de pétrole par an. Comme 159 litres équivalent à un baril, avec un baril à 120 dollars cela coûte plus de 1100 dollars en énergie pour nourrir un adulte pendant un an. Deux choses vont arriver dans les prochaines années : La raréfaction du pétrole et son prix qui deviendra exhorbitant. Peut-être 200 ou 500 dollars le baril, voire plus. À ce prix-là, on devra commencer à remplacer des tracteurs par la traction animale, sachant qu'un tracteur laboure une dizaine d'hectares par jour alors qu'un attelage en laboure un seul. Motorisés, il faut 2 heures d'interventions humaine pour cultiver et récolter pendant une journée, mais 200 heures sans pétrole.

Les engrais, produits avec du gaz naturel pour une bonne part, ont permis la monoculture. Sans engrais, il faudra revenir à alterner les récoltes et à un système biologique, avec des rendements moindres. Il faudra aussi trouver les millions d'hectares à planter. La population a migré des campagnes vers les villes au cours des cent dernières années. On verra la migration aller en sens inverse dans les décennies qui viennent.

Bien sûr, les futuristes pensent qu'on trouvera le carburant miracle, du style de ce qui propulse les soucoupes volantes dont chacun sait qu'elles existent. On souhaite que ce rêve se réalise, mais la logique penche plutôt pour un retour à une agriculture traditionnelle. Ceux qui pourront s'offrir ses produits retrouveront le goût des vraies choses, en payant le prix, tandis que la majorité crèvera de faim. Les famines qu'on connaît en Afrique reviendront hanter nos latitudes. Le pétrole aura été un beau rêve, et on l'aura dilapidé à coups de moteurs V8 et d'isolation thermique déficiente. Souvenez vous du prix du baril il y a quelques semaines, qui frôlait les 150 dollars. Le peak oil est dernière nous, et il faudra trouver le carburant liquide idéal. Ce n'est en aucun cas un carburant qui se fait au détriment des cultures et qui affame les plus pauvres.

Qui pourra mener la transition vers un contrôle de la natalité et un retour à une agriculture organique ? Personne, ou plutôt si, la pression de la nécessité. Merveilleuse pression de nécessité, qui s'impose en dernier ressort au prix fort. Dans le cas qui nous intéresse, ce sera sous la forme de famine généralisée. Ce sera une autre preuve, s'il en fallait, qu'on est gouvernés par des guignols.


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