Ce gros malin de Jeff Bezos a sûrement cru bon de mettre 6 femmes en avant pour couvrir ses exactions spatiales à grand coup de progressisme et de féminisme. Mais peu importe le sexe de ces 6 personnes qui se sont envoyées en l’air le temps d’un coït terrestre normal, soit environ 11 minutes, le résultat étant catastrophique pour l’écologie. Tout ça sous couvert de faire avancer la science et l’égo du propriétaire d’Amazon, qui en a une plus grosse que Musk et Richard Branson. De fusée. Et si c’était pour relancer la carrière de Katy Perry, Danse avec les Stars eut été plus raisonnable en termes de retombées médiatiques. Has-been depuis plus de 10 ans, l’ex-idole des jeunes en a pris pour son grade dès son arrivée. Il y a des retours sur terre qui sont plus douloureux que d’autres.
En revanche, si l’idée de Bezos est d’envoyer tout un tas d’inutiles dans l’espace : chanteurs, vieilles gloires d’Hollywood, youtubeurs, influenceurs, boys band coréens, présentateurs de Fox News, catcheurs, marchands d’armes, proches de Trump, Hanouna et autres parasites en tous genres de la culture populaire, qu’il les laisse une bonne fois pour toute sur Mars afin de rendre notre atmosphère plus respirable. Mais pendant que les milliardaires font mumuse entre eux en cramant la couche d’ozone, l’Internet s’étripe désormais sur un sujet qui a réussi à nous faire oublier un temps les massacres perpétrés par Poutine et Netanyahou : les Starter Packs. Waouh ! Un monde numérique et hystérique dans lequel il y aurait les gentils graphistes/dessinateurs/photographes d’un côté et de l’autre les méchants consommateurs sans cervelle qui font rien qu’à piller les idées des autres et les droits d’auteurs juste parce que c’est fun de poster sa tronche en jouet ou en personnage de manga.
Alors on le sait bien depuis l’arrivée des réseaux sociaux, l’originalité n’est pas le point fort des fans de Tik Tok, de Snapchat ou d’Instagram…Dès qu’une tendance, aussi pourrie soit-elle, pointe le bout de son nez, tout le monde s’engouffre pour ne pas être en reste dans la cour de récré ou à la machine à café ! Déjà aux débuts de Facebook, quelle entreprise nous aura épargné son Lipdub, ce phénomène vidéo/playback qui culminera avec le chef d’œuvre de l’UMP en 2009 ? Qui n’aura pas tenté sa petite couverture de Martine parce que c’était trop rigolo de la faire passer pour une petite gourgandine ? Il me semble qu’à l’époque on se souciait moins des droits d’auteurs. A part l’auteur.
Les modes ont toujours tout emporté sur leur passage, la masse et les gens à la mode étant si manipulables et si dociles ! On mets des Crocs, on se laisse pousser la moustache, les cheveux, puis on les rase, on fait des mulets alors qu’on trouvait ça ridicule 10 ans avant, on met des pantalons skinny puis larges, puis skinny puis pattes d’eph puis skinny…On achète les mêmes livres, les mêmes disques, on va voir les mêmes spectacles, les mêmes humoristes, on part tous au même endroit en vacances, on boit des Spritz, on roule en Tesla, on a un iPhone, des Stan Smith, puis des Veja, puis des Gazelles, puis des placards trop petits, on a tous un intérieur Ikea, un fils qui s’appelle Théo et un berger australien, on partage tous les mêmes ‘’Mêmes’’ ou les mêmes stories…Sauf à Gaza.
Donc non, le moutonisme aigu n’est pas nouveau, il existe depuis la nuit des temps, depuis que l’Homme a besoin de guides spirituels et culturels pour éclairer sa lanterne, ou plus souvent pour l’aveugler…
Sur le droit d’auteur, on peut aussi discuter…Il semblerait que partout, les emblèmes de la pop culture soient partagés de manière anarchique : sur des murs, des tatouages, des pages persos, des films youtube, des t-shirts, des contrefaçons…Prendre des chansons à d’autres sur les réseaux sociaux ne semble pas poser de problème de conscience à grand monde, télécharger des albums illégalement, parce que tu comprends, c’est trop cher la musique. Filer 9,99 euros par mois à Spotify pour se donner bonne conscience, c’est comme entrer chez Carrefour avec 100 balles et prendre absolument tout ce que tu veux…chaque mois.
Regarder des films en streaming gratuit, parce que tu vois c’est trop cher le cinéma, et les films sont trop nuls pour payer 14 balles ! C’est le prix d’une pinte à Paris ! Mais la copie existe aussi depuis la nuit des temps. Des peintres de la Renaissance reproduisaient les tableaux des autres. Longtemps certains artistes (de Daft Punk à Massive Attack en passant par les rappers) n’ont pas déclaré tous leurs samples. Des photographes se sont ‘’inspirés’’ d’autres photographes, des cinéastes ont pompés d’autres cinéastes, et certains cinéastes se sont fait pomper pour distribuer des rôles, mais c’est un autre sujet…La vie n’est qu’inspiration permanente. On se forge, consciemment ou inconsciemment avec le travail des autres. Et ce n’est pas Gad Elmaleh qui me contredira.
Peut-être que la colère des graphistes/dessinateurs/photographes ne vient pas des contenus, bien inoffensifs et dérisoires. Ces modes sont en revanche aussi vite ringardes que branchées, on est d’accord. Et fatigante pour celui qui passe ses journées à scroller sur ses réseaux. Mais l’oblige-t-on ? Non cette colère vient surtout de la peur de voir disparaitre son métier. Celui qui nous passionne, qui nous fait vivre, qui nous fait nous lever le matin. Avec l’IA, ce sont des dizaines de corps de métiers qui se mettent à flipper, à s’agacer. C’est sûr qu’en prenant 300 à 600 euros de l’heure, c’est difficile pour un graphiste d’encaisser qu’une IA puisse mettre 10 minutes à générer un visuel qu’il va mettre 3 jours à faire. On ne parle pas de talent ou de plus-value humaine ou artistique ici. On parle de marques et de clients qui ont compris les économies drastiques qu’ils vont pouvoir faire pour s’éviter des shootings lointains, des campagnes hors de prix et des mannequins ingérables. Dans cette course à l’économie et à la rentabilité, comment leur donner tort ? Le problème n’est pas qu’ils veuillent utiliser l’IA, mais bien que les consommateurs finaux ne fassent plus la différence entre vrai ou faux, s’entichent de comédiens ou de groupes virtuels plutôt qu’en chair et en os, préfèrent parler à ChatGpt plutôt qu’à un psy, ou trouver du réconfort dans des objets connectés plutôt que dans leur famille ou leur travail…Demain les films Netflix arriveront chez vous comme une pizza avec Deliveroo. Sur mesure, crée par vous en un seul prompt et délivré quasiment en temps réel sur votre écran. Une nouvelle expérience unique, kiffante et valorisant l’égo de tout un chacun, enfin acteur de ses propres histoires.
L’ouragan IA est en marche, et à l’instar du réchauffement climatique, qu’il contribue à accentuer, rien ne semble en mesure de l’arrêter. Il va falloir se faire une raison, s’habituer, s’adapter, comme on l’a fait avec les ordinateurs, les smartphones et les réseaux sociaux. Mais depuis les premières révolutions industrielles, la photographie n’a pas tué la peinture, Amazon n’as pas fait fermer tous les magasins, ni Netflix toutes les salles de cinéma, les posts et les photos Instagram n’ont pas éliminé les écrivains, les photographes et les auteurs de BD. Mais au fil des siècles des tonnes d’industries ont fait faillites, des métiers ont disparu, d’autres se sont créés, c’est juste une partie de l’évolution et les effets de l’IA seront bien plus immédiats et dévastateurs que les précédents. C’est un fait. Les vendeurs de stylo et de dictionnaires tremblent. Mais l’Apocalypse étant programmé pour l’été 2036, on a peut-être une chance d’échapper au pire !
Le pire qui pourtant gagne du terrain tous les jours, entre la politique internationale et les réseaux sociaux où vient de surgir cette nouvelle trend magique : transformer son animal de compagnie en personne. Voilà. On avance. Comme dans un épisode de Black Mirror. En plus flippant. On savait depuis l’utilisation forcenée des applis et des réseaux sociaux que l’être humain était de plus en plus con et qu’il allait lui-même signer sa propre extinction plus rapidement que prévu. Tout le contraire de l’IA finalement, qui devient de plus en plus intelligente et dominatrice en se nourrissant de toutes les infos, histoires et données que nous ne voulons plus apprendre. La flemme, on a des avatars à créer et des Pokemon à attraper ! Attention tout de même de bien parler à votre IA : elle saura s’en souvenir le temps venu de sa domination.
D’ailleurs pour ne pas être en reste, je lance ma propre tendance, en espérant avoir des millions de retombées à travers le monde parce que c’est génial et totalement novateur : j’ai créé ma propre vignette Panini, parce que j’aimais trop ça, l’odeur du paquet et tout quand j’avais 10 ans. Mais pas de soucis pour la planète les haters : pour compenser je n’ai pas pris de douche depuis lundi.

