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Messala & Ben Hur

Publié le 01 mai 2025 par Alexcessif

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis

— Si! Les imbéciles aussi changent d’avis: le vélo électrique m’a fait changer d’avis sur le vélo électrique 

Et, comme je n’ai plus à m’angoisser le cardio au pied de la montée de Saint Cloud de savoir si je sifflerai encore vivant là haut sur la colline avec un bouquet d’églantines

Je pense donc j’écris sur la vie, le vieillou, la résignation, toussa…toussa...

Fin de préambule

Je pense souvent à Messala quand je ne pense plus à Moïse. Et, pensant à Messala, j’en profite pour penser à Ben Hur. C’est beau et grandiose comme un film de Cecil B. De Mille. Le torse épilé, huilé il a encore sa Rolex mais son corps n'est qu'une plaie à partir des hanches. Ben Hur vient de le vaincre à la régulière. Messala doit être amputé des deux jambes mais c’est bien lui le méchant prêt à subir une punition divine Hollywoodienne pour ses mauvaises actions victime que de lui-même. Au péril de sa vie il retarde cette amputation afin de paraître physiquement intègre au regard de Ben Hur. Passera, passera pas, celui qui ne pissera plus jamais debout n’est qu’un futur infirme orgueilleux et soucieux du paraître. En attendant cette visite, réfractaire au renoncement ultime de ses jambes et de son vélo, je pense à mon destin à la veille de cette ultime montée vers une autre décennie qui me verra octogénaire au sommet de mon âge. Et, si je pense au delà de mon nombril, pour un homme qui perd ses jambes, dans le même temps il y a une femme qui renonce à la couleur et assume l'or blanc de sa chevelure. Oublieux d’elle, puni et affaibli, curieux de tout ce qui va advenir, inapte désormais aux grandes enjambées, je souhaite autant que je redoute de croiser la route de cette femme un jour qui ne serait pas une nuit. Je garde cette petite musique d’elle que je ne peux ni ne veux chasser. C’est l’accompagnement, l’agrément, l’amplitude d’un solo silencieux post Mozart, la maintenance du tant pis ou du tant mieux, la mesure de la chose inachevée, l'inassouvie d’une âme intranquille où l'enthousiasme manque ainsi que la chose qui protège des désordres du monde, de l'augmentation du SP 98, des maux et des intempéries avec au cœur l'idée d'une justice qui ne se trouve pas dans ce moment. Quoique l'on sache du laisser faire, de l’agir et du non-agir rien ne tient ni ne dure. Il faut persister à faire bon usage de la vie. Cest un palimpseste qu'il faut continuer à noircir d'autres récits par-dessus le magma encore brûlant de l'en dessous. Il est probablement immature celui incapable d'oublier mais je n'oublie pas que le temps est complice de l'oubli et que, par sophisme, oublier c'est un truc de vieux 


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