Commission d’enquête sur TikTok : on retient quoi de Nasdas, AD Laurent, Alex Hitchens et le couple Tanti ?

Leurs noms ne vous dit rien ? Et pourtant, ces 5 personnalités stars des réseaux sociaux ont été au cœur d’une commission d’enquête sur TikTok menée par l’Assemblée Nationale. Appelés comme référents, ils sont surtout, à l’écoute des « auditions », attaqués pour leurs pratiques et leurs comportements auprès de leurs communautés. On vous explique.

De l’écoute à l’attaque

Chaque commission, disponible en intégralité sur la chaîne YouTube de l’Assemblée Nationale, commence par une courte présentation (moins de 10 minutes) des convoqués. Successivement, Manon et Julien Tanti, AD Laurent, Alex Hitchens et Nasdas se sont présentés à la commission sans répondre à l’une des demandes du président de cette assemblée, Arthur Delaporte. Laquelle ? Leur salaire, ce qu’ils gagnent sur les plateformes et notamment TikTok.

Alors que le but de cette commission est d’établir les effets psychologiques de TikTok, le plus grand réseau social mondial, sur les « jeunes », c’est aussi une manière publique de dire combien touchent ces influenceurs ou créateurs de contenu, et la frontière entre communication et métier rentable. Alors que la plateforme est interdite aux enfants de moins de 13 ans, elle reste floue en matière de contrôle et de chiffres. C’est sur ce point que chaque influenceur a joué. On évalue très difficilement qui regardent les courtes vidéos des comptes créateurs et surtout, qu’est-ce que cela leur rapporte au centime près. Même les « live » TikTok sont difficilement estimables.

Des propos problématiques de Nasdas et Alex Hitchens

Ce qui ressort de l’écoute de ces « entretiens », malgré le fait qu’ils aient juré en début de séance (on rigolera d’Alex Hitchens qui a levé sa main gauche alors que c’était la droite), c’est le manque de vérité et de transparence des influenceurs. Ce métier normé aujourd’hui avec un loi (présidée par le même Arthur Delaporte) est sali par des créateurs de contenu qui dupent leurs publics. Nasdas, se faisant passer pour le Robin des bois du net en distribuant de l’argent, ou victime des jeunes qui veulent être « sauvés » (pardon mais on les comprend si de l’argent est à la clé, quand on en manque), fait preuve d’une immense démagogie sur des sujets très sérieux : les violences faites aux femmes, l’utilisation de l’image d’une jeune femme mineure, l’humiliation sur les réseaux sociaux (comme, voire pire, que celle d’une cour d’école). Il finit par paraître sympathique après avoir manipuler les députés et leurs questionnement, faisant mine de ne pas comprendre toutes les interrogations, et appuyant le burn out des influenceurs eux-mêmes. Rappelons que cette commission porte sur les effets psychologiques des jeunes via TikTok, pas celui des créateurs. Psychologie inversée, victimisation, moqueries, Nasdas a vraiment poussé à tourner en ridicule nos représentants. Se lance-t-il dans une carrière politique ?

En ce qui concerne Alex Hitchens, qui a quitté la commission sans en avoir le droit, ses contenus mis frontalement sur le devant de la scène, réprimandés pour leurs aspects masculiniste, violent, l’ont fait quitter la commission. Serait-il cet homme fuyant plutôt que courageux ? Incapable de se remettre en question et surtout, influenceur du pire ?

Le couple Tanti et AD Laurent : finalement plus réfléchis et utiles dans cette commission

Ce que la commission voulait amener, c’est une réflexion et une prise de conscience des effets psychologiques de TikTok sur les jeunes, voire les très jeunes. À travers les lignes, le couple Tanti (surtout Julien Tanti, très conciliant) et AD Laurent ont permis d’avancer. Certes, leur contenu et notamment AD Laurent qui s’adresse à un public adulte, plaît autant qu’il déplaît. Mais dans leurs mots, leurs échanges avec les députés, on comprend que leur intérêt principal est le divertissement. Ils viennent tous les trois de la télé-réalité et conçoivent les réseaux sociaux comme tels. Et comme un métier, sauf que les règles en vigueur ne doivent pas restées ignorées. Banni d’Instagram, Snapchat et TikTok, AD Laurent aura peut-être compris après cette commission que son contenu adulte n’a de place que sur… les réseaux sociaux ou plateformes adultes. Logique. Et le couple Tanti, qui exposent leurs enfants dans le cadre de collaborations rémunérées alors qu’il faut respecter la loi et le droit à l’image de leurs propres enfants, en a pris conscience. Quand aux fans qui suivent et donnent de l’argent, libre de faire.

TikTok aura-t-il le dernier mot ? Le réseau social, super puissant, semble n’avoir que peu de réactions aux effets psychologiques de ses utilisateurs. La prévention, la responsabilité de chacun / chacune et surtout, la conscience via cette commission à portée médiatique aura eu déjà une part belle contre tout le négatif qui résulte de TikTok mal utilisé ou respecté (limite d’âge, démagogie, appel au clic ou argent). Un mérite qui, contrairement aux auditions, ne nous aura pas fait rire.