Après « Super-menteur », « Super-imposteur » !

Récession économique, pouvoir d’achat en berne, affaires Clavier et Tapie, résurrection de l’ORTF, politique étrangère pathétique, népotisme, déstabilisation de l’Armée, démantèlement de l’école, privatisation de La Poste, bouclier fiscal pour les plus riches, augmentation de la pression fiscale pour les classes moyennes, etc. Petit à petit les masques tombent et la réalité apparait, crue.

Si Chirac avait été affublé du titre de « super-menteur », quel qualificatif employer pour Sarko ? Pour ma part, j’opterai, faute de mieux (mais vos propositions sont les bienvenues), pour « super imposteur ».

En effet, Sarko n’est pas l’Homme d’Etat que l’on nous vantait, n’est pas le visionnaire que des naïfs ont cru deviner, n’est pas l’homme d’action qu’il se plait à mettre en scène et n’est pas le gros travailleur que les médias valorisent.

Ce n’est pas un Homme d’Etat, c’est un homme d’états : états d’âmes, états de fatigue, états d’euphorie, états de colère. Ce n’est pas un grand Homme avec un grand « H » qui mène un Etat avec un grand « E », c’est un petit homme avec un petit « h » qui est mené par ses états (avec un petit « e » ) personnels et par son égo envahissant.

Ce n’est pas un visionnaire, c’est un divisionnaire : il n’a pas une vision de la France, il a une vision des angoisses, des jalousies, des corporatismes, des égoïsmes, de ses concitoyens, et il en joue, les manipule, les instrumentalise, pour mieux diviser le Pays, ses contribuables et ses institutions, stigmatisant un jour les militaires, un autre jour les instits, caressant dans le sens du poil ses riches amis (Clavier, Tapie, Lagardère et Bouygues par ex.) et figeant la situation des plus pauvres. Il se plait à diviser tout, jusqu’à son gouvernement (Bertrand contre Fillon, Borloo contre Lagarde) et ses favorites (la Beurette contre la Catho, la Black contre la Lorraine).

Ce n’est pas un homme d’action, c’est un homme de réaction. Claire Chazal est sa muse et Christophe Barbier son horizon. L’essentiel de son inspiration vient de l’actualité, des émotions du moment, de l’air du temps, et du bénéfice médiatique qu’il peut en tirer. Une loi nouvelle pour chaque fait divers, une mesure d’urgence pour chaque délégation de maires de canton, un coup de menton pour chaque conflit à l’étranger.

Ce n’est pas un gros travailleur, c’est un gros « émulsionneur ». Comme ces tenants de la cuisine moléculaire, il passe ses petites sauces au siphon pour en faire de la mousse. Le sommet Euromed : bonne idée mais travail bâclé donc sans impact à long terme. L’accord « de paix » en Géorgie : « torché » entre deux pastis sur la terrasse du Cap Nègre, un aller-retour expédié en 2 jours sur place et retour fissa pour retrouver ses tongs à talonnette. Session parlementaire surchargée : une majorité de textes mal rédigés, votés à la « va comme j’te pousse » dont plus de la moitié attendent des décrets d’application qui ne sont pas prêts de venir…

Et au-delà de ces commentaires sur l’action du Président, que dire de son comportement ?

Le rire en coin devant les cercueils de Kaboul, les approximations langagières sur l’ouverture des magasins le Dimanche, la réunion de copropriétaires du Cap Nègre : autant de manifestations de son dédain pour la plupart de ses congénères et du décalage qu’il y a entre ce qu’il devrait « habiter » comme une mission presque transcendantale, et ce qu’il vit comme un « super job » plein d’avantages.

Mais il peut dormir tranquille encore quelques mois. Pendant qu’il démantèle, qu’il dérèglemente, qu’il divise et qu’il accapare, la PS est aux « abandonnés absents » : Delanoë, Royal, Cambadélis, Aubry, Moscovici & Co préfèrent se mordre le nez et les fesses pour bouffer la dernière petite part de gâteau pendant que les militants se sentent abandonnés avec leur carte à la Rose qui ne leur sert pas à grand-chose.

Les dirigeants autoproclamés du PS me font penser à ces paysans de je ne sais quel pays à qui on avait donné des vaches pour qu’elles produisent du lait et des veaux et qui avaient préféré manger les vaches : faute de vision à long terme, ils mourront à moyen terme, mais se seront « gavés » à court terme.