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Amitiés corses

Publié le 05 septembre 2008 par Malesherbes
Suite à une confusion, j’avais rédigé un texte à la suite de mon billet traitant d’amitié. Afin que le temps que j’y avais consacré ne soit pas perdu, je vous le livre ce texte ici.
Notre Président a bien évidemment le droit, comme tout un chacun, d’avoir des amis et même des amis très chers. Mais cela ressort de sa vie privée. Il nous dit que son ami Clavier n’a pas à avoir moins de droits que les autres, j’en suis bien d’accord. Comme cette amitié l’expose à être davantage la cible des nationalistes que d’autres, je conçois également qu’il puisse avoir plus de droits que les autres. Mais de là à ce qu’il puisse être plus précieux que des gendarmeries, des gendarmes ou un préfet, je ne comprends pas.
On nous serine régulièrement qu’il doit exister une présomption d’innocence. Pourquoi sans enquête a-t-on sacrifié un grand flic, auquel il y a six mois on avait demandé de reculer son départ en retraite parce qu’on ne savait pas comment le remplacer ? Comment, l’espace d’un week-end, a-t-on découvert, l’homme providentiel que l’on avait été incapable de trouver plus tôt cette année, face à un événement aussi prévisible qu’un départ en retraite ? Comment se fait-il que M. Rossi, découvert soudain incompétent notoire, puisse être affecté à un service chargé d’inspecter les agents de l’ordre ? Quelle faute a-t-il commise ? Il savait qu’il y aurait une manifestation des autonomistes. Preuve qu’il ne faisait pas si mal son travail de superflic. Il a jugé préférable de n’intervenir qu’en cas de désordres.
Qui peut affirmer que ce n’était pas sage ? Après cette affaire, la villa de M. Clavier est-elle plus ou moins exposée qu’auparavant ? Comment sanctionne-t-on les écologistes qui, non seulement violent des propriétés privées, mais saccagent des récoltes ? Depuis trente ans, l’État ne parvient pas à restaurer son autorité en Corse, un préfet y a même été assassiné.
Quelle sanction a frappé les responsables de cet échec ? Notre Président est prompt à remonter la chaîne des responsabilités, à frapper à la tête, sauf quand cette tête est la sienne. Il s’est permis de déclarer : "Quant à l'opposition, elle a un tel bilan en Corse que je ne m'étonne nullement qu'elle s'étonne que j'applique la loi en Corse". On ne gouverne pas un pays en divisant les Français. Si dans cette situation, entre droite et gauche, les torts sont partagés, Sarkozy lui fut cinq ans ministre de l’intérieur et s’est rendu de nombreuses fois en Corse. Qu’y a-t-il accompli ? Je conviens que le problème est ardu, qu’on ne saurait lui en faire grief. Mais, quand un train déraille, le patron de la SNCF saute. Quand une démonstration militaire dégénère, le chef d’État-major de l’armée de terre démissionne.
A propos, qu’est-il arrivé, pas nécessairement à chaud mais après réflexion, quand en 2005 les banlieues se sont embrasées ?

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